Mois : juillet 2022

URGENT : Sosten al film de Francis Fourcou

La Région Occitane vient de refuser un soutien à la réalisation d’un film en occitan du réalisateur Francis Fourcou sur les liens entre Indiens Osages et Occitans.L’Institut d’Estudis Occitans- OPM vos convida de faire part a la presidenta de la Region d’una demanda d’examen novèl del projecteur.
Escrire a la presidenta per corrièr : Madame Carole DELGA Présidente du Conseil Régional d’Occitanie 22, avenue du Maréchal Juin 31406 TOULOUSE CEDEX 9e/o o per mèl : carole.delga@laregion.fr

  .PAIS NOSTRE apela tanben a la mobilisacion : cal escriure al pus lèu a  Carole Delga !

Madame la Présidente,

Je vous écris pour demander un nouvel examen de la demande de soutien financier au projet de film du réalisateur Francis Fourcou.

Il serait très intéressant de voir tourné et diffusé le film de Francis Fourcou sur les liens établis entre Occitans et Indiens Osages, sur cette ouverture au monde et sur la solidarité fraternelle entre peuples minorisés. Pour cela, il est important que la Région apporte son soutien financier à ce beau projet.

A l’heure du lancement par la Région d’un plan pour l’avenir de l’occitan – et du catalan – comment comprendre, ce refus d’aide  à la réalisation du film de Francis Fourcou ? Il faut espérer un peu plus de cohérence et de soutien pour notre langue et notre culture de la part du Conseil Régional .

Salutations occitanes .

Économiser l’énergie pour sauver le climat et l’économie

Les approvisionnements de l’Europe en gaz, pétrole et charbon russes représentent un gros tiers de sa consommation d’énergie primaire.

Être solidaires de l’Ukraine doit donc nous conduire à nous en passer d’autant que nous n’aurons bientôt plus le choix.

Mais ce sujet n’est que l’arbre qui cache la forêt ! Économiser l’énergie tout de suite est indispensable pour sauver le climat et stabiliser l’économie mondiale menacée de récession en 2023.

I) Le pétrole :

Le monde est entré dans une déplétion énergétique depuis longtemps annoncée (en 1972 par le Club de Rome), et confirmée en 2018 par les experts de l’Agence Internationale de l’Energie ( cf « Energy outlook ») s’agissant du pétrole traditionnel dont la quantité diminue depuis 2008. La production mondiale de pétrole, soutenue par l’expédient des schistes, stagne désormais au niveau de 2019 et l’exploration est tombée au niveau le plus bas de toute l’histoire industrielle comme indiqué sur le graphique joint. Alors que l’or noir représente plus du tiers de l’énergie primaire mondiale, sa production diminuera verticalement à partir de 2030, mais ce sujet est ignoré des médias. La demande continue d’augmenter alors que le pic du pétrole est passé. D’où la fin programmée des voitures thermiques.

Cette contrainte est peut-être notre dernière chance de sauver le climat, en faisant dès maintenant un effort maximum pour économiser l’énergie.

II) Le réchauffement :

La réalité du réchauffement climatique est implacable :

  • Nous ne sommes pas sur la trajectoire recommandée par l’accord de Paris (2015) ni par les Nations Unies qui prescrivent de limiter le réchauffement à 1,5 degré ; l’ONU nous alerte que le réchauffement s’accélère. Nous sommes sur une trajectoire de 3 degrés au moins (soit avec les océans, mais de 6 degrés sur notre continent ! ). Et à condition que les engagements pris antérieurement soient tenus. Or cette trajectoire est insoutenable pour l’espèce humaine car elle provoquerait le stress hydrique pour la moitié de l’humanité avant 10 ans, la chute des rendements agricoles, des migrations massives débouchant sur la multiplication des guerres et des pandémies. Bref, le chaos !
  • Il ne nous reste que très peu de temps pour réagir : les erreurs de trajectoires sur le réchauffement sont irréversibles car le carbone que nous émettons reste indéfiniment dans l’espace. Le défi à relever est colossal puisqu’il consiste à réduire les émissions de 5 % par an ( soit l’équivalent de 2020, l’année du confinement ! ) alors que les énergies carbonées représentent encore 80 % du total et ne reculent que très lentement.
  • Réorienter nos esprits vers le long terme, ce qui suppose d’abandonner notre confort immédiat pour le salut collectif alors que la sixième extinction de masse est commencée. Il n’y a plus de droit à l’erreur ! Dans son rapport du 25 juin, l’ONU nous prévient désormais qu’un effondrement généralisé de nos sociétés est possible.

III) Le déni :

Face à cet enjeu de survie de l’humanité- et non de la planète-, trois types de comportements structurent aujourd’hui l’opinion. Les deux premiers conduisent au déni de réalité, seul le troisième conduit à l’action responsable :

  • « L’ultracrespidarianisme » ( mot savant d’origine grecque ) désigne l’ignorant qui croit tout savoir, commente tout, mais en réalité ne sait rien. On en trouve encore beaucoup qui nient l’existence même du réchauffement alors que l’effet de serre est connu depuis le 18 ème siècle, ou qui estiment qu’il n’y a pas de conséquences fâcheuses. Il y a aussi ceux qui pensent qu’il faut démonter les éoliennes ! Bref, ce sont les effets délétères des réseaux sociaux où l’ignorance et la gougaterie sont reines.
  • Les « cornucopiens » (mot d’origine latine ) pensent gentiment que nous serons sauvés par la science comme les cow-boys par la cavalerie. Pour eux, des aspirateurs géants iront chercher le carbone dans l’espace ou bloqueront son émission à la source.

Les cornucopiens surestiment les pouvoirs de la science et sous-estiment le coût colossal de ces innovations si tant est qu’elles voient le jour. En toute hypothèse, ce serait bien une croissance à rendements décroissants. Car à coûts croissants !

  • Notons également le coût de cette transition énergétique (au travers d’un surcroît d’investissement) estimé par l’économiste Patrick Artus à 4 points de PIB (à soustraire de nos niveaux de vie). Il s’agit donc bien d’une « pseudo-croissance » à rendements décroissants !

IV) Agir : 

Reste la troisième catégorie, celle des esprits rationnels et lucides à laquelle appartiennent vos chroniqueurs du Centre d’Étude et de Prospective Stratégique.

Pour nous, il n’y a que trois options et peu de temps pour agir :

  • économiser massivement l’énergie ; innover;
  • accélérer les renouvelables ;
  • relancer en grand le nucléaire.

L’examen attentif des données physiques montre que nous ne pourrons pas choisir entre ces trois options, mais que nous ne stabiliserons le climat et l’économie qu’en mobilisant les trois à la fois pour atteindre deux objectifs théoriquement inatteignables : la neutralité carbone en 2050, précédée d’une division des émissions par deux en 2030 ( versus 1990).

Commençons par la fin : l’énergie nucléaire est une énergie très puissante et décarbonée. En théorie, les réacteurs de la quatrième génération, non encore conçus, seront capables de carburer les déchets radioactifs et de diminuer par quatre les besoins en uranium. C’est le projet ASTRID, lancé par Jacques Chirac et la Commission du grand emprunt Juppé-Rocard que le gouvernement a dramatiquement abandonné en 2019. Il faut le relancer d’urgence !

Aujourd’hui la moitié de nos centrales nucléaires sont arrêtées et fissurées. La France du général de Gaulle qui était jadis à la pointe de l’énergie nucléaire est actuellement en situation de débâcle au point que l’on risque de manquer d’électricité cet hiver. Le DG de la sécurité nucléaire a lancé un appel pour un « plan Marshall » du nucléaire français ! On croit rêver…..

Il faudra au moins 10 ans pour nous redonner une énergie nucléaire de pointe, si possible en partenariats européens pour cette nouvelle génération de réacteurs, mais sous réserve que la baisse du débit des rivières ne soit pas un obstacle rédhibitoire au refroidissement des centrales ( on a appris cet été que la France avait perdu 14 % de ses ressources en eau au cours des deux dernières décennies ).

S’agissant des renouvelables, le développement du solaire est très prometteur, mais les éoliennes butent sur des limites d’acceptabilité par la population, sauf en mer. A condition de le produire par de l’électricité verte, l’hydrogène est un vecteur énergétique propre permettant de gérer l’intermittence des renouvelables.

Dans cette course contre la montre avec le climat, nous voyons ainsi que la part de l’énergie carbonée ( 80 % du total) n’évoluera que très lentement alors que les demandes mondiales d’électricité et de pétrole vont continuer d’augmenter substantiellement faute d’économies d’énergie.

La solution numéro 1 reste donc et de très loin les économies massives d’énergie. Comme esquissé par le président de la République le 14 juillet.

Une Convention citoyenne a été réunie en 2020. Elle a fait 150 propositions. Combien ont été reprises concrètement ?

V) Économies massives d’énergie :

Nous proposons ici un plan massif fondé sur un changement de nos comportements qui permettrait également de stabiliser le prix de l’énergie et d’éviter la récession de l’économie mondiale qui sera inévitable si les prix continuent d’augmenter :

  • Éviter la voiture chaque fois qu’un mode de transport collectif est possible ; privilégier le train ; relancer les investissements dans le réseau ferré et le ferroroutage; partager les voitures ; généraliser le télétravail ;
  • Éviter les voyages ; pratiquer un tourisme de proximité ;
  • Diminuer la vitesse sur route et autoroute ;
  • Diminuer le chauffage de 2-3 degrés l’hiver en s’habillant davantage ;
  • Cesser d’éclairer les villes la nuit pleins feux ;
  • Manger local et de saison, diminuer la consommation de viande ;
  • Privilégier les circuits courts et l’économie circulaire ; les marchés de proximité ;
  • Indiquer sur les produits leur prix- carbone ;
  • Réorienter ainsi nos modes de vie et de consommation pour les décarboner massivement.

Le comportement des particuliers peut résoudre 1/3 de la crise énergétique et climatique, le business les 2/3 restant avec notamment une taxe carbone aux frontières européennes.

Économiser l’énergie c’est donc une urgence absolue ! La meilleure énergie est celle que l’on ne consomme pas.

Un plan massif d’économies d’énergie permettrait en outre de stabiliser l’économie mondiale en limitant le prix de l’énergie et par voie de conséquence le niveau de l’inflation et des taux d’intérêt.

Tous les problèmes sont liés : énergie-climat-dette-stagflation ne font qu’un en réalité. C’est ce que la plupart des analystes ne comprennent pas en raison de la rupture du lien épistémologique entre économie et physique.

La classe politique française doit en outre revoir ses clichés :

Nous allons devoir travailler beaucoup plus pour financer la transition énergétique et faire face à la déplétion de l’énergie cher M Mélenchon, tout en réduisant les inégalités de patrimoines, revenues à leur niveau d’avant 1914, cher M Macron. En effet, pas de réussite de la transition énergétique sans réduction des inégalités cher M Macron et chers dirigeants européens. Et l’on ne pourra pas stabiliser nos niveaux de vie sans le nucléaire cher M Mélenchon et cher M Jadot, mais aucune stabilisation du climat et de l’économie n’interviendra sans des économies massives d’énergie qui remettront en cause toutes nos habitudes chère Mme Le Pen et chers Républicains.

Nous devrons en finir avec notre goût mortel de la démesure et de la vanité. Quand on voit notre président serrer dans ses bras un joueur de foot qui gagne 2,3 millions par mois (!), on croit rêver. Ou quand on voit déjà exploser les budgets des J.O 2024 et les rémunérations de leurs dirigeants ……C’est l’équivalent des statuts géantes qui ont tué la civilisation de l’île de Pâques en asséchant ses ressources….

Le nullissime débat politique français, la course à la démagogie et au mensonge par omission expliquent qu’une large majorité de Français ne votent plus ou votent blanc et que les votants eux-mêmes ne savent plus pour qui voter…..

Cessons donc de mentir. Et de nous mentir à nous-mêmes.

Attention ! Dans cette affaire l’indifférence tue. Et la démocratie est déjà blessée.

par Maxime Maury – Professeur affilié à Toulouse Business School – Ancien directeur régional de la Banque de France

«  Nous devons nous préparer à une économie de guerre. »
( Jacques Attali)

« La France se prépare à une économie de guerre. »
( Vincent Collen , Les Échos)

À mon ami Guy David, “l’Ome d’Oc” par Patrick Lasseube

Aujourd’hui nous sommes tous plongés dans une profonde tristesse, celle de ne plus entendre ta voix…Vous ses enfants, Nathalie, Fabien, Fanny, toi Mikaela son épouse, vous sa famille, ses proches, ses amis ici réunis.

Guy avait anticipé ce moment fatidique et m’avait demandé de vous livrer ma perception de son engagement en faveur de la culture et de la langue occitane.

Guy a été l’un des principaux acteurs, l’une des figures marquantes de la revendication occitane de sa génération. Amoureux de sa langue maternelle, infatigable militant, il a appliqué à la lettre le célèbre slogan revendicatif des années 1970 :

« Òme d’Òc as dreit a la paurala, PARLA !!! ».

Il a fait ses premiers pas dans la vie, à la fois nourri et bercé par l’occitan parlé par ses grands parents à la ferme de « couma granda », située au bout de la côte du Christ à Carbonne. Plus tard, comme tous ceux qui sont passés par le collège de Carbonne, Guy a été capté par André Lagarde qui avait le don de déceler ceux qui étaient prêts à servir la cause occitane.

Guy s’est vite  révélé comme un infatigable instigateur et animateur des associations culturelles occitanes autour de Toulouse. Il était de toutes les initiatives d’animations : Carnavals de rue, feux de la Saint-Jean, pastorales de noëls, bals traditionnels, fêtes votives ou populaires… Tantôt animateur, tantôt organisateur, mais aussi chanteur, danseur, sans oublier ses talents de conteur. Et même aujourd’hui je ne résiste pas à vous rappeler les titres évocateurs de deux de ses contes préférés à l’interprétation inoubliable : « Quand Jousépou  passe l’examen de la première communion» ou celui de « ééééé bé fe fe fe freine hil de puta !!! ».

Mais les talents de Guy ne se cantonnaient pas à la fête. Sa capacité à prendre la parole en public ne connaissait pas de limites, quelques soient le lieu et la composition de son auditoire. Il excellait dans cet exercice car il aimait séduire son public et il avait sa façon à lui de le charmer. J’ai le souvenir, comme vous, de ses mimiques, comme celle de passer sa main dans sa barbe.

Il est l’un des acteurs du rapprochement, entre associations occitanes, catalanes et aranaises de part et d’autre des Pyrénées, mais aussi des jumelages avec la Galice. Ce qui motivait ses actions, c’était les rencontres, les échanges entre les langues et cultures transpyrénéennes, tout un héritage culturel qui depuis des siècles a forgé l’âme de nos Régions historiques de part et d’autre des Pyrénées : Aragon, Galice, Languedoc, Gascogne.

En Ariège, il a été l’un des trois créateurs, avec Jean Paul Cazes et Guy Saurat, d’une opération de grande envergure de promotion des richesses culturelles, gastronomiques et les savoirs faire du Couserans. C’est ainsi que 33 « trains gascons » sillonnèrent la France et au-delà, amenant des milliers de participants, et tout ce que pouvait compter la Gascogne en élus, en responsables du Tourisme et en chefs de la gastronomie, autant d’ambassadeurs et lui, Guy, grand animateur.

Ce drapeau frappé de la croix du Languedoc, déployé ici, est celui que nous avons ensemble fait flotter pour la première fois à Montgarri en Val d’Aran sur les vestiges du pont enjambant le torrent, la Noguera Pallaresa. Un geste symbolique que nous avaient demandé les aranais, en attendant qu’ils aient leur propre bannière. Durant plusieurs années, le 2 juillet, Guy a été de ceux qui ont œuvré pour faire en sorte que des milliers de personnes du Couserans mais aussi de toute l’Occitanie convergent sur Montgarri. Dans ce moment de fraternité, Guy aimait plus particulièrement le moment du partage du vin amené par les aranais  et du fromage de la vallée de Bethmale, que Guy, avec ses amis de « la houlette gourmande » distribuait généreusement à la foule, à l’aide de son inséparable « laguiole ».

Aux interminables débats où l’on refait le monde, souvent sans lendemain, Guy a toujours privilégié l’engagement. Il fut l’un des présidents de l’Institut d’Études Occitanes et il a même été président de l’IEO interdépartemental Haute-Garonne, Ariège et Gers.

Reconnu pour sa parfaite connaissance du tissu associatif occitan en Haute-Garonne, il sera le premier chargé de mission auprès du président du Conseil Départemental de Haute-Garonne pour valoriser la culture occitane sur tout ce territoire.

Plus récemment, si la maladie ne l’avait pas atteint, la présidente de Région, Carole Delga, lui aurait confié la présidence d’une importante structure culturelle régionale.

Un moment marquant de sa vie de militant aura été sa candidature à Cintegabelle face au 1er ministre Lionel Jospin. Sa candidature était une réaction épidermique à  « un parachutage » en Occitanie. J’ai le souvenir de réunions de cette campagne électorale avec les élus des villages du canton de Cintegabelle où Guy entamait les réunions en occitan. Les résultats du premier tour retentirent comme un véritable coup de tonnerre. C’est finalement grâce à la candidature de Guy David que Lionel Jospin fut sensibilisé aux enjeux de la culture et de la langue Occitane… Là aussi, c’est Guy, fin négociateur qui, avec l’appui de ses connaissances et la diplomatie d’André Lagarde, a su convaincre Lionel Jospin d’apporter d’importantes réformes nécessaire pour développer  l’enseignement de l’occitan de l’école à l’université. Ce fut l’une des plus grandes avancées enregistrées depuis des décennies.

L’une de ses dernières actions dont il était à juste titre très fier avant de partir pour Le Barcares, est l’ouverture d’une calandreta dans « sa » commune de Cintegabelle.

Comme certains d’entre nous, Guy a connu le temps du bombage clandestins des Òc ou des bombages en occitan des panneaux d’entrées de communes…Le temps où le drapeau frappé de la croix occitane n’avait pas droit de cité !

Guy a éprouvé  une forte émotion le jour de la pose officielle des premiers panneaux bilingues à l’entrée des communes comme à « Autariba » ou « Cintagabela », tout comme le jour où le drapeau frappé de la croix du Languedoc est devenu l’emblème officiel de notre Région Occitanie. Il est l’un de ceux qui ont déployé auprès des décideurs toutes leurs énergies dans le processus d’approbation du nom Occitanie comme nom de notre Région.

Oui, on peut dire aujourd’hui à Guy qu’il a pleinement rempli sa mission et que nous lui en sommes profondément reconnaissants. Il est désormais l’un des maillons de cette chaîne d’union qui assure à la langue et la culture occitane une continuité avec les futures générations. Ce qui est certain, c’est que nous trouverons souvent et pour longtemps, autour de nous, l’empreinte matérielle ou immatérielle de Guy David. Et si sa disparition nous plonge dans la peine, Guy avait cette expression magique pour qualifier une telle situation : « C’est le destin ! »

Adiu l’amic !

Patrick Lasseube

C’était il y a 200 ans : 1822 – 2022, Jean-François Champollion enfant du Quercy

Champollion enfant du Quercy. Nous célébrons en effet cette année le second centenaire du déchiffrement des hiéroglyphes par Jean-François Champollion en 1822.

Le 23 décembre 1790 naît un septième enfant chez Jacques Champollion, un libraire de Figeac dans le Lot. On le baptise aussitôt avec le prénom de Jean- François et c’est son frère aîné de douze ans, Jacques-Joseph, qui sera son parrain et qui le guidera à travers les bouleversements de la Révolution.

Jean-François Champollion apprend à lire seul; il observe beaucoup et il paraît doué pour le dessin. D’un caractère frondeur, il ne s’enthousiasme guère pour la discipline et les exercices de l’école de Figeac; aussi ses résultats scolaires sont très médiocres.

Qu’à cela ne tienne, il apprendra les langues anciennes en même temps que les leçons de choses données en plein air à la manière de Jean-Jacques Rousseau, par un moine -Don Calmet- réfugié dans sa famille…. Et à dix ans il lit Virgile en grec et Homère dans le texte! Les journées passées dans la librairie de son père à Figeac plutôt qu’à l’école ne sont certainement pas étrangères à sa passion pour les livres et les dictionnaires tandis que son frère aîné songe à devenir bibliothécaire !

L’année suivante il rejoint justement son frère à Grenoble, qui prend dès lors en main son éducation et l’inscrit pensionnaire au Lycée. Mais l’austérité des locaux et la discipline instituée par Bonaparte dans ces établissements lui pèsent énormément et il ne s’intéresse guère aux matières du programme obligatoire…

En revanche, le petit Jean-François se passionne de plus en plus pour les civilisations antiques de l’Orient et il maîtrise bientôt plus de dix langues anciennes dont l’hébreu, l’arabe, le latin, le grec, le perse, le syriaque, l’éthiopien, le chaldéen, le copte égyptien…

A 10 ans, il possédait déjà un fac-similé de la pierre de Rosette. Il faut dire qu’en 1798, Napoléone Buonaparte avait monté une expédition militaire en Egypte dans laquelle il avait emmené des artistes et des savants qui ont décrit avec enthousiasme les vestiges d’une civilisation antique découverte en Egypte, ce qui va soulever en Europe une grande curiosité pour ce pays. Or les deux frères Champollion se rendent régulièrement chez le préfet de l’Isère -Jacques Fourier- qui est un ancien de l’expédition de Buonaparte en Egypte. Pour Jean-François c’est l’éblouissement devant les collections d’objets rapportés des bords du Nil

Un roman novèl de Sèrgi Viaule 

Pas de Panica a Sant Perdols

Sant-Perdols es una vilòta coma n’avèm maitas en Occitània. Viu al ritme del picatge de las oras, aquestas degrunadas pel relòtge pincat sul cloquièr de la vièlha catedrala, mas viu mai que mai per l’Amicala Rugbistica Sant-Perdosòla, lo club esportiu mai seguit de la ciutat. Tot aniriá planièr dins lo melhor dels univèrs, se un lendeman de partida a l’estadi de Trincamòla lo sonhaire de l’equipa Primièra aviá pas desaparegut. Alavetz, assassinat ? en fugida en Polinesia amb Miss Occitània ? suicidat ? envelat per de fòraterrenals ? partit amb la caissa del club ? victima d’una ascencion intempestiva al cèl coma la que patiguèt Nòstre-Sénher ? partit far l’ermita dins una cauna de Montanha Negra ?

D’evidéncia, a Sant-Perdols tot sembla possible, emai lo demai. Atanben lo capitani Marius Azemar ne vei de totas las colors per ensajar de tornar metre la man sul desaparegut. Son enquista va de rebombidas en rebombidas e se fa pas sens penetrar en prigondor las mors particularas -tras que particularas ?- dels vilandreses.

Sèrgi Viaule es sortit d’Albigés e i demòra totjorn. Escrich dempuèi son adolescéncia. Fa una lenga naturala e de bon comprene, per çò qu’enrasigada dins una practica quotidiana. En literatura es totjorn aquí ont degun l’espèra pas. Mas, literatura per literatura, sa sola ambicion e unic credo son : « Fa córrer la lenga ».

Aprèp aver publicat « Na Balfet », un primièr roman gendarmièr, puèi de romans mai classics e de recuèlhs de novèlas, Sèrgi Viaule torna al roman negre amb l’umor que li coneissem. Qualifica l’òbra presenta de « divertiment literari escrich pendent los confinaments sanitaris de 2020-2021 ».

Per crompar lo libre papièr :