Champollion enfant du Quercy. Nous célébrons en effet cette année le second centenaire du déchiffrement des hiéroglyphes par Jean-François Champollion en 1822.
Le 23 décembre 1790 naît un septième enfant chez Jacques Champollion, un libraire de Figeac dans le Lot. On le baptise aussitôt avec le prénom de Jean- François et c’est son frère aîné de douze ans, Jacques-Joseph, qui sera son parrain et qui le guidera à travers les bouleversements de la Révolution.
Jean-François Champollion apprend à lire seul; il observe beaucoup et il paraît doué pour le dessin. D’un caractère frondeur, il ne s’enthousiasme guère pour la discipline et les exercices de l’école de Figeac; aussi ses résultats scolaires sont très médiocres.
Qu’à cela ne tienne, il apprendra les langues anciennes en même temps que les leçons de choses données en plein air à la manière de Jean-Jacques Rousseau, par un moine -Don Calmet- réfugié dans sa famille…. Et à dix ans il lit Virgile en grec et Homère dans le texte! Les journées passées dans la librairie de son père à Figeac plutôt qu’à l’école ne sont certainement pas étrangères à sa passion pour les livres et les dictionnaires tandis que son frère aîné songe à devenir bibliothécaire !
L’année suivante il rejoint justement son frère à Grenoble, qui prend dès lors en main son éducation et l’inscrit pensionnaire au Lycée. Mais l’austérité des locaux et la discipline instituée par Bonaparte dans ces établissements lui pèsent énormément et il ne s’intéresse guère aux matières du programme obligatoire…
En revanche, le petit Jean-François se passionne de plus en plus pour les civilisations antiques de l’Orient et il maîtrise bientôt plus de dix langues anciennes dont l’hébreu, l’arabe, le latin, le grec, le perse, le syriaque, l’éthiopien, le chaldéen, le copte égyptien…
A 10 ans, il possédait déjà un fac-similé de la pierre de Rosette. Il faut dire qu’en 1798, Napoléone Buonaparte avait monté une expédition militaire en Egypte dans laquelle il avait emmené des artistes et des savants qui ont décrit avec enthousiasme les vestiges d’une civilisation antique découverte en Egypte, ce qui va soulever en Europe une grande curiosité pour ce pays. Or les deux frères Champollion se rendent régulièrement chez le préfet de l’Isère -Jacques Fourier- qui est un ancien de l’expédition de Buonaparte en Egypte. Pour Jean-François c’est l’éblouissement devant les collections d’objets rapportés des bords du Nil