Catégorie : Bastir Occitanie

2023-2024 : Vers une crise globale des démocraties ? Par Maxime MAURY

Par Dr Maxime Maury*   Officier des Palmes académiques, Professeur affilié à Toulouse Business School, Ancien directeur régional de la Banque de France. 

Avec l’entrée probable en récession, en ce début d’année, d’une part significative de l’économie mondiale, dont la zone euro, se dessine un risque de crise financière souligné par plusieurs auteurs avertis (1).

“L’Union Européenne fonctionne comme une usine à gaz”

S’ajoute la perspective d’une pénurie d’énergie durable, au moins en Europe, qui nous pousse progressivement vers une crise systémique.

L’ensemble va fragiliser des démocraties déjà atteintes par un « chaos cognitif » (2) concourant à la perte de sens et au brouillage des repères collectifs. La nécessaire mais très difficile réforme des retraites en est la dernière illustration.

Cet article précise les différents risques encourus et montrent comment ils font système. Soit :

Hans-Dieter Lucas : « Si nous mettons nos forces en commun, il nous sera possible de défendre nos intérêts et nos valeurs »

  • un risque de récession et de crise immobilière et financière mondiale dans un contexte d’endettement sans précédent ;
  • un déclin des énergies fossiles et d’abord du pétrole qui laisse prévoir un gap énergétique difficile à combler à l’horizon de la décennie ;
  • un développement des inégalités en contradiction avec la transition énergétique, un conflit de générations avec les « boomers » ;
  • et un fonctionnement de plus en plus difficile de nos démocraties comme constaté dans différents pays où les valeurs de respect et de dialogue semblent s’effriter. Avec une tendance au chaos de l’information et à la barbarie des langages.

I) La récession qui s’annonce pourrait être plus longue que prévue si elle était entretenue par une crise financière d’envergure :

Le FMI estime qu’1/3 de l’économie mondiale est entré en récession.

Dans la zone euro, les enquêtes de conjoncture auprès des directeurs d’achat publiées début janvier (cf PMI de l’agence londonienne Markit) sont au plus bas niveau depuis 2 ans; le recul de l’activité est annoncé officiellement par la Commission européenne et la BCE. Elle frappe déjà l’Allemagne, l’Italie et la Grande Bretagne.

Personne ne peut dire à ce stade si la crise qui vient sera d’une intensité comparable à 2008 ou beaucoup moins grave, mais une chose est certaine : les États surendettés n’ont plus les cartouches dont ils disposaient à l’époque ou lors de la crise pandémique de 2020.

Le monde dans son ensemble est, au vu de cette enquête de janvier auprès des directeurs d’achat, légèrement au-dessous du seuil de croissance.

Mais la quasi-totalité des prévisions tablent sur une récession courte laissant place à une lente reprise au printemps accompagnée d’un recul progressif de l’inflation.

Ces prévisions optimistes sous-estiment probablement trois évidences mentionnées par plusieurs auteurs (1) qui nous invitent à la prudence :

  • Nous avons assisté en 2022 à un retournement complet du cycle monétaire et financier amorcé en 2008 et qui durera tant que les Banques centrales rempliront effectivement leur mandat contre l’inflation ;
  • Le monde entre en récession avec un endettement colossal estimé à 300 000 milliards de dollars, soit l’équivalent de 3,5 fois le PIB mondial ( contre 2,3 fois en 2008); c’est un facteur de fragilité financière ;
  • Après une multiplication de la base monétaire mondiale par un facteur 8 depuis le début des années 2000, les patrimoines ont suivi une valorisation sans rapport avec la croissance du PIB ( environ 50 % de plus) (1);
  • Le prix de l’immobilier est au cœur de cette bulle d’actifs ; il a augmenté de plus de 60 % depuis 2010.

Dans ce retournement du cycle monétaire et financier des signaux d’alerte clignotent déjà : comme régulateur en charge de la stabilité financière, la Banque d’Angleterre a sauvé en novembre 2022 des fonds de pension dont la faillite aurait privé 20 millions de foyers d’une part importante de leurs retraites. Les crypto-actifs sont également menacés de faillite.

Très régulé depuis Bâle III, le système bancaire tiendra le choc, mais nous risquons de connaître en 2023 d’importantes secousses financières à sa périphérie et particulièrement en lien avec l’immobilier.

Personne ne peut dire à ce stade si la crise qui vient sera d’une intensité comparable à 2008 ou beaucoup moins grave, mais une chose est certaine : les États surendettés n’ont plus les cartouches dont ils disposaient à l’époque ou lors de la crise pandémique de 2020.

Sauf à ce que les Banques centrales relancent la planche à billets et trahissent leur mandat contre l’inflation. Or la BCE a annoncé qu’elle ne renouvellerait plus, à partir de mars 2023, les titres de dettes publiques échus et acquis dans la première période du « quantitative easing » ( 2015-2020). La réduction de la taille du bilan est commencée.

Inversement, nous entrons dans la récession avec un haut niveau d’emploi et un surplomb d’épargne qui favorisent la résistance de l’économie au choc encouru.

II) La guerre en Ukraine masque une crise durable de l’énergie :

Avec la rareté du gaz, la guerre en Ukraine a accentué ou révélé une crise de l’énergie sous-jacente et prévue de longue date par le Club de Rome ( 1972).

Le graphique annexé (3) montre que nous sommes sur le pic du pétrole signalé depuis 2018 par l’Agence Internationale de l’Énergie.

Cette notion de « pic » qui concerne toutes les ressources naturelles démontre qu’une production puisant dans un stock naturel suit une fonction mathématique partant de zéro puis retournant vers zéro après être passée par un sommet. C’est la loi des « rendements décroissants » découverte par l’économiste Ricardo au 18 ème siècle et appliquée par l’ingénieur pétrolier H.Hubbert au pétrole américain du siècle dernier.

À partir de 2030 au plus tard, les approvisionnements de l’Europe en pétrole baisseront verticalement, d’où la voiture électrique. Mais le sujet de la fin du pétrole reste tabou.

Cette loi est généralisable à toutes les ressources du sous-sol. Depuis 2008, la production de pétroles traditionnels ( « light sweet oil ») est en chute et la production mondiale ne tient que grâce aux pétroles de schiste non rentables et de mauvaise qualité.

À partir de 2030 au plus tard, les approvisionnements de l’Europe en pétrole baisseront verticalement, d’où la voiture électrique. Mais le sujet de la fin du pétrole reste tabou. On sait et le graphique annexé le montre qu’en 2050 la moitié de la ressource annuelle de pétrole aura disparu.

Aux États-Unis depuis 2008, l’E.R.O.E.I ( « Energy return on energy invested ») est décroissant. Cela signifie que pour 1 baril d’input au lieu d’avoir 100 barils d’output comme autrefois on n’en a plus que 12 (4). Les pétroles de schiste se limitent à 1 pour 2, mais sans eux la production globale chuterait déjà.

Si l’on élève l’horizon, ce qui est rarement le cas dans les démocraties, on voit que nous allons manquer d’énergie à terme. En effet :

  • D’ici 2030, la demande d’électricité augmentera de 30 %. Nos approvisionnements en pétrole (40 % de l’énergie mondiale ) baisseront.
  • Nos centrales nucléaires qui ne fournissent plus qu’une grosse moitié de notre électricité ( contre plus de 70% autrefois) souffriront de problèmes de maintenance jusqu’en 2025. Puis la génération des années 1970 entrera progressivement en obsolescence. La relève, faute d’investissements au bon moment, attendra 2035.
  • Les énergies renouvelables ne représentent que 29 % de notre bouquet électrique ; avec les biogazs, les éoliennes off shore et le solaire, elles peuvent encore se déployer.
  • Mais les épisodes de sécheresse répétés freineront nos potentiels nucléaire et hydroélectrique qui seront victimes de la baisse du débit des eaux.

On aperçoit finalement un gap énergétique à l’horizon avec un effet de falaise. Le pic du gaz naturel suit celui du pétrole à 10 ans d’intervalle.

On peut donc écrire que la principale énergie de l’avenir sera les économies massives d’énergie !

Les démocraties y sont-elles préparées ? Éduquées ? Sont-elles équipées pour prévoir le long terme ?

Source : The Shift Project, Rystad Energy

III) Le tryptique « apathie-anomie-aboulie » forme un chaos cognitif (2) qui entretient la vague populiste menaçant les démocraties :

Les développements qui précèdent montrent que les tensions vont s’accroître dans des démocraties où la cohésion et la vision collective paraissent de plus en plus faibles.

  • L’apathie c’est l’indifférence ;
  • L’anomie est une absence de valeurs et d’objectifs partagés ;
  • L’aboulie est une absence de volonté collective qui résulte des précédents.

Dans le contexte d’une information foisonnante (5), mais sans récit structuré et prospectif, nos concitoyens discernent de plus en plus difficilement le vrai du faux. La prospérité des réseaux d’information allant de pair avec l’appauvrissement de la langue, la perte des nuances (6) et le défaut de référents communs, on bute de plus en plus sur la « tragédie des horizons » (7). Seul le court terme compte !

Notre avenir se joue en effet dans le long terme mais nous ne nous intéressons qu’à l’immédiat. Le buzz permanent recherché par les médias, la passion de la polémique et du spectacle y contribuent. Le buzz cache la tendance.

Notre avenir supposerait de prendre des décisions stratégiques imposant des sacrifices immédiats mais le jeu des partis politiques ne s’y prête pas. L’indispensable réforme des retraites, reportée depuis 2019 puis amoindrie depuis 2022, en est le meilleur exemple. Pour indispensable qu’elle soit, son sens se dérobe faute d’un dialogue intelligent. Il est caricaturé par la désinformation.

Ces événements encore incertains vont se produire dans un contexte d’ébranlement des démocraties déjà observable depuis plusieurs années.

Des événements comme le Brexit, l’invasion du Capitole, le déni du résultat de l’élection présidentielle américaine, l’arrivée au pouvoir en Italie d’une dirigeante admiratrice de Mussolini, les événements du Brésil, ou plus simplement en France le reflux régulier de la participation au suffrage sont des événements qui nous auraient paru jadis impensables. Vont-ils s’accentuer ?

Notre avenir supposerait de prendre des décisions stratégiques imposant des sacrifices immédiats mais le jeu des partis politiques ne s’y prête pas. L’indispensable réforme des retraites, reportée depuis 2019 puis amoindrie depuis 2022, en est le meilleur exemple.

La perte de sens s’exprime également au travers d’inégalités obscènes : un footballeur à la mode peut gagner

3 000 fois la rémunération d’une infirmière de nuit. Soit un écart incompatible avec la transition énergétique et la sobriété qui ne peuvent s’imposer que par l’exemplarité. Les inégalités de patrimoines ont atteint, selon le Conseil d’Analyse Économique, des écarts sans précédent depuis 1910.

D’où cette question pour le moment sans réponse : nos démocraties résisteront-elles aux chocs du futur ? C’est possible à condition de ressusciter les valeurs de raison et de prévoyance.

* Docteur ès sciences économiques et ancien directeur régional de la Banque de France, Maxime MAURY est professeur affilié à Toulouse Business School et à l’Institut catholique de Toulouse. Il est chroniqueur au Centre d’Etude et de Prospective Stratégique (CEPS) et spécialiste des débats macro-économiques contemporains.

(1) Jacques de Larosière « En finir avec le règne de l’illusion financière » chez Odile Jacob (septembre 2022). Nouriel Roubini « La crise de la dette stagflationniste » dans Les Échos du 13-10-2022 et « Mégamenaces qui mettent en péril notre avenir ».

(2) Expression dérivée de l’ouvrage de Gérald Bronner : « L’apocalypse cognitive »

(3) graphique Matthieu Auzanneau et Shift Project, Energy Outlook

(4) selon JM Jancovici

(5) selon l’expression de Francis Massé « Le délire informationnel », chronique du CEPS

(6) Cf Jean Birnbaum « Le courage de la nuance »

(7) selon l’expression de Mark Carney, ancien gouverneur de la Banque d’Angleterre

Temps d’échange sur le thème : « L’art au service de la langue et de la culture occitanes »

 Sarrant les 25 et 26 février : temps d’échange autour de la langue et de la culture occitanes

De 15h à 16h

Temps d’échange sur le thème : « L’art au service de la langue et de la culture occitanes »

animé par la médiatrice culturelle de la Micro-Folie, musée numérique du village.

Originaire d’Alsace et locutrice de son dialecte, elle a à coeur les problématiques de sauvegarde et de transmission des langues régionales. La journée internationale de la langue maternelle ayant eu lieu le mardi 21 février, elle souhaitait profiter de cette occasion pour aborder la question de la langue et de la culture occitanes. Il s’agira de discuter le rôle de l’art dans la survie et la promotion des langues dites minoritaires et de leur culture associée. 

Renseignements à l’adresse : micro-folie.sarrant@orange.fr

La chanteuse Anne Etchegoyen veut plus de titres en langues régionales sur les radios et télés nationales

La chanteuse basque Anne Etchegoyen veut plus de place pour les musiques en langues régionales : plus de visibilité, de diffusion sur les ondes des radios et des télés nationales pour les œuvres en basque, occitan, corse ou breton. Elle milite pour des quotas.

Plus de musique en langue basque, occitane, corse ou bretonne sur les ondes radios et télés partout en France, voilà ce que défend Anne Etchegoyen. La chanteuse basque milite carrément pour des quotas. Elle multiplie les rendez-vous en ce sens. Elle était ainsi reçue la semaine dernière au ministère de la Culture à Paris.ⓘ

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Invitée du 6-9 de France Bleu Pays Basque ce lundi matin, Anne Etchegoyen assure y croire tout en reconnaissant que c’est loin d’être gagné. Pour elle, le problème n’est pas que les musiques en langues régionales sont mal traitées, c’est qu’elles « sont peu traitées. Elles sont noyées dans le quota de musiques en langue française. C’est ce que dit le texte de l’Arcom (ex-CSA). Mais dans le texte, il n’est pas spécifié, quantifié précisément quel pourcentage serait dédié à ces musiques en langues régionales. Ca laisse un vide béant dans la règle et la première conséquence, c’est qu’il n’y en a pas de diffusées. »

« Paris est un passage incontournable »

« Si un artiste veut étoffer sa carrière, explique-t-elle encore, Paris est un passage incontournable. Il faut rentrer dans une radio nationale. Les œuvres en langue régionale séduisent », assure-t-elle, prenant en exemple les albums Corsu Mezzu, soutenus lors de leur sortie par France Télévisions. Le premier opus est triple disque de platine.

La semaine dernière, Anne Etchegoyen a été reçue au ministère de la Culture. Le rendez-vous a été intéressant mais elle a senti un certain pessimisme. Elle se prend aussi à rêver de la création d’un Grand Prix de la SACEM (lSociété des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique) et pourquoi pas d’une nouvelle catégorie aux Victoires de la musique.

Montségur 2023

Printemps, temps de renaissance, Montségur, source de nouvelles espérances.

En ces temps pour le moins troublés, l’image ineffaçable des bonshommes et bonnes femmes, debout dans leur foi, nous est une racine solide de notre conscience qui a toujours à se libérer des despotismes qui l’assaillent.

Pour cela, nous serons, fidèles à Montségur sur le Prat dels Cremats, le dimanche 19 mars à 11 heures pour un moment de mémoire, d’hommage, et de parole vivante.

Occitania e Libertat

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Montsegur annada 2023

Prima, temps de renaissença, Montsegur, font d’esperanças novèlas.

En aqueles tempses bravament trebolats, l’imatge inescafable dels Bonsòmes e de las Bonas Femnas, de pè dins lor fe, nos son una raiç solida de la consciéncia nòstra qu’a totjorn a se liberar dels despotismes que l’assautan.

Per aquò, serem, fidèls a Montsegur sul Prat dels Cremats, lo dimenge 19 de març a 11 oras per un moment de memòria, d’omenatge, e de paraula viva.

Les élus Renaissance de Loire-Atlantique militent activement pour faire disparaitre les drapeaux bretons.

Des élus Renaissance de Loire-Atlantique militent activement pour faire disparaitre les drapeaux bretons.

Entre LFI et le RN, ultra-jacobins, et maintenant, Renaissance qui devient anti-Breton, il ne reste plus beaucoup de partis sincèrement bienveillants avec la #Bretagne.

Par Manuel Magrez·Publié le 

ESTIVADA : réunion urgente des associations du Collectif Occitan / Bras de fer occitan.

LANCER LES INITIATIVES DE SOUTIEN

Une réunion du Collectif Occitan présidée par JP LAVAL ce 9 février à Toulouse. Principal thème: l’initiative de soutien pour l’ESTIVADA festival mis à mort sans aucun respect de la culture Occitane, ni de ces organisateurs et de ces participants par le Maire de Rodez !!! Ceci fait penser à la manœuvre d’un jacobin autoritariste ..

  Quelques heures après son lancement, la pétition en ligne dépasse les 2 200 signatures ce samedi 4 février.

Une pétition en ligne pour conserver le festival de cultures occitanes à Rodez dépasse les 2 200 signatures ce samedi 4 février 2023. Lancée vendredi soir, la pétition intitulée « Gardarem l’Estivada » sur le site MesOpinions, s’adresse à la municipalité ruthénoise. Cette dernière réfléchit à un possible arrêt du festival.

« L’Estivada est profondément liée au territoire et à ceux qui y vivent. C’est la fierté des Aveyronnais qui y retrouvent leurs racines bien vivantes, qui y mettent à l’honneur leurs produits locaux, qui s’y massent nombreux dans un esprit de fête de village que l’on ne retrouve pas toujours dans d’autres festivals ».

Bras de fer occitan par Nicolas Drussian

CENTRE – PRESSE  Edition Aveyron .( 4 février 2023 )

Depuis l’annonce d’une potentielle disparition de l’Estivada du paysage ruthénois, les réactions ne sont pas tendres. Rodez Citoyen déplore dans un communiqué « quand la majorité tue pour mieux créer », quand Jean-Pierre Laval de l’association « Païs nostre“ demande une ”réunion urgente des associations du Collectif Occitan pour lancer des initiatives de soutien ».

L’élue d’opposition Sarah Vidal, qui était auparavant aux commandes de l’Estivada lorsqu’elle était première adjointe à la mairie de Rodez, s’attaque au maire Christian Teyssèdre en disant qu’il « porte un coup très dur à la culture et à la langue occitanes ». Du côté de la Région, la vice-présidente en charge de la culture, Claire Fita, dénonçait une décision « qui prive le public d’un festival majeur qui porte haut notre identité régionale »

Fidèle aux éditions du festival, le groupe Goulamask s’est exprimé dans une tribune : « La mort annoncée de l’Estivada est peut-être un bien pour un mal qui permettra qu’un des plus grands festivals de culture occitane renaisse ici ou ailleurs avec les valeurs qui sont les nôtres ».

Une avalanche de critiques tombe sur la mairie de Rodez depuis plusieurs jours. Le maire Christian Teyssèdre avait expliqué qu’il y aura “toujours une place pour la culture occitane” dans la commune mais estimait que le festival devait « évoluer car il n’attirait plus ». Pour cet été, la municipalité promet au moins trois grandes soirées musicales en juillet avec « une tête d’affiche de grande renommée » qui devraient booster la fréquentation des animations estivales

LA RÉFORME DES RETRAITES DANS LE CHAOS COGNITIF

Dr Maxime MAURY, Officier des Palmes académiques, Professeur affilié à Toulouse Business School, Ancien directeur régional de la Banque de France. 

« Les Français n’ont pas été informés. »

(François BAYROU)

« Tous les débats sur les retraites ont une caractéristique commune : l’extrême confusion. Plus personne n’y comprend rien. » 

(Éric LE BOUCHER)

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La réforme des retraites est un sujet fascinant, pas en tant que tel mais par ce qu’il révèle du chaos cognitif et des dysfonctionnements de l’information.

Ce sont ces dysfonctionnements et les erreurs de management que nous analysons dans cette chronique.

Dans le contexte d’une réforme qui serait finalement très diluée dans le temps (2027-2030) et nettement en deçà des autres pays européens (63-64 ans en France au lieu de 65-67 ailleurs).

I) Au départ rien de plus banal : il faut financer nos retraites dans un contexte où la population vieillit. Nous n’avons plus aujourd’hui que 1,5 cotisant par retraité contre 3 pour 1 il y a quarante ans et 6 pour 1 à l’origine. L’ espérance de vie augmente. Depuis 1981 (et la sacro-sainte retraite à 60 ans), l’espérance de vie a augmenté de 8 ans.

C’est la raison pour laquelle la discrète Loi Touraine (2014) avait prévu une augmentation régulière et automatique de la durée de cotisation.

L’État emprunte chaque année 30 milliards pour payer les retraites des fonctionnaires (selon la Cour des comptes) ce qu’aucun média ne signale.

Actuellement équilibré, le régime général présentera à court-moyen terme un déficit de 15 milliards par an en moyenne (selon le COR). Mais à condition que la croissance atteigne 1,5 % l’an ce qui n’est nullement acquis.

Soit au total une dette supplémentaire-retraites de 200 milliards environ sur le quinquennat qui s’ajouterait, en l’absence de réforme, à une dette publique abyssale de 3000 milliards qui s’accroît sans cesse. La France va emprunter cette année 270 milliards d’euros pour combler son déficit, payer les intérêts de sa dette et amortir le principal. Soit 8 562 euros par seconde ! Avec en perspective une dégradation de sa note chez Standard and Poor….et un renchérissement continu des taux d’intérêt.

La réforme des retraites est le seul élément de redressement de notre trajectoire financière (2027).

Il faut donc cotiser plus longtemps et l’ engagement du président de la République en campagne était de 4 mois de plus par an. Pas vraiment la mer à boire ni de quoi fouetter un chat ! Finalement, ce ne serait que 3 mois.

II) Le problème à résoudre n’est pas si difficile, mais le chaos cognitif dans lequel nous sommes vient tout compliquer. Le dysfonctionnement des différents acteurs, le « délire informationnel » ( selon l’expression de mon collègue Francis Massé) aveuglent les Français qui à près de 70 % rejettent cette réforme sociale dont le seul but est pourtant de financer leurs retraites.

Au départ (2019), un président de la République très jeune préfère opter pour une réforme mirobolante, la « retraite à points », plutôt que de s’inscrire en l’adaptant dans la ligne de la sage Loi Touraine qui prévoyait une augmentation régulière de la durée de cotisation.

Erreur de casting.

La belle réforme « à points » , séduisante sur le papier, s’avère vite infaisable car illisible et donc invendable. Il l’abandonne en 2020 mais les esprits en sont restés troublés.

On en revient alors à une réforme dite « paramétrique » dont la bannière, très mal présentée en 2022, va s’incarner exclusivement dans les « 65 ans ».

Mais quid de ceux qui ont commencé à travailler à 16-18-20 ans ?

Le gouvernement a répondu tardivement en introduisant l’âge de début qui leur permettrait de partir plus tôt : 40 % des Français partiraient finalement avant 64 ans en raison des carrières longues ou de la pénibilité, mais là encore la communication a été désastreuse car les médias ne l’ont pas précisé.

Mal informée, l’opinion s’est donc cristallisée dans le refus.

C’est une réforme technique qui se présente comme une équation à 4 variables : l’âge de début, l’âge légal, l’âge maximum et surtout la durée de cotisation.

Trop difficile pour un média de l’expliquer car les auditeurs ne peuvent soutenir leur attention plus de 45 secondes (contre 30 secondes nous dit-on pour le poisson rouge !). Mieux vaut faire le buzz en invitant des « experts » opportunistes qui diront que « l’on ne comprend pas » les raisons de cette réforme faite « pour faire plaisir à l’Europe » et qui est « avant tout politique ».

Chaos cognitif assuré !

Il est vrai que pour embrouiller encore plus les Français on a fait dire au Conseil d’Orientation des Retraites (COR) ce qu’il n’a jamais dit : sous prétexte que les comptes du régime général étaient équilibrés en 2021, la réforme ne serait pas nécessaire. En oubliant en route le déficit des fonctionnaires (30 milliards par an) totalement occulté, et les prévisions du COR sur le déficit du régime général jusqu’en 2030.

Et voici que le président de la République est venu à nouveau créer l’ambiguïté en affirmant, durant sa campagne, que la réforme des retraites contribuerait à financer la transition énergétique et les investissements d’avenir.

Certes, il a raison d’affirmer que la France ne travaille pas assez comme le démontrent tous les rapports. Le taux d’emploi des plus de 60 ans est deux fois plus bas qu’en Allemagne. Beaucoup plus bas que dans le reste du monde.

Mais les Français comprennent alors l’inacceptable : seuls les salariés paieraient pour tout !

Rejet assuré.

III) La Première ministre a raison d’affirmer que la réforme des retraites doit servir à financer les retraites. Point !

Et que dans la réforme l’ensemble des paramètres jouera et pas seulement l’âge légal qui serait reporté finalement à 64 ans en 2030. Alors que dans toute la zone euro, on sera à 65-67 ans dès 2024.

Aux bavardages incessants et aux approximations des médias s’ajoute enfin l’irresponsabilité accablante des organisations syndicales qui refusent de négocier le financement des retraites depuis 2019 et prennent donc le risque d’un effondrement des pensions.

Avec nos syndicats, nous sommes face à cette tragique singularité française : le moins de syndiqués et le plus de journées de grève en Europe !

Cette débandade du syndicalisme français qui contraste avec la force des syndicats dans les social-démocraties du Nord de l’Europe entraîne la course de leurs dirigeants aux extrêmes dans la politique du « Zéro Négociation » qui conduit à l’incivisme et au blocage.

La réforme des retraites ne serait pas une réforme difficile. Si elle était correctement expliquée, négociée et accompagnée par des mesures sur la pénibilité et sur le soutien à la fin de la vie professionnelle.

Le gouvernement s’est engagé dans cette voie mais il n’a pas de partenaires.

La France a réformé ses retraites en 1993, 2003, 2010 et 2014. Il suffit de poursuivre en lien avec la démographie. En essayant de réconcilier les Français avec le travail (bien être , intéressement, participation, créativité…).

Ce sont nos comportements qui créent le chaos cognitif et bloquent toute négociation, ainsi que des erreurs de management qui ressemblent en l’espèce à un cas d’École :

  • avoir voulu faire compliqué au lieu de faire simple dans la continuité de la sage Loi Touraine ;
  • avoir polarisé longtemps la communication sur l’âge légal ( les « 65 ans ») au mépris de ceux qui ont commencé tôt leur vie professionnelle ;
  • avoir prétendu négocier sans poser le cadre préalable de la négociation : l’augmentation de la durée de cotisation n’était pas négociable ;
  • enfin s’adresser aux Français par médias interposés sans jamais le faire directement comme le faisaient autrefois nos grands présidents pour expliquer clairement le pourquoi et le comment.

Pour la France :

Avoir enfin le « courage de la nuance », selon la belle formule de Jean Birnbaum, au lieu de sombrer dans les slogans et l’émotionnel. La régression de l’information, le chaos cognitif.

Si nous voulons conserver nos retraites il faut les financer !

A défaut, de multiples scénarios d’effondrement existent : désindexation permanente, baisse des pensions , crise financière sur la dette française. Ce serait le pire des dénouements.

PAIS NÒSTRE ETAIT LE 11 FEVRIER A MONTPELLIER POUR LA DEFENSE DE LA BOUVINE !

Une grande manifestation pour la défense de la bouvine était organisée samedi 11 février à Montpellier  à  l’initiative de l’Union des Jeunes de Provence- Languedoc , en réaction aux attaques contre cette culture ,son biais de viure, ses fêtes et les courses libres.

Cette action était destinée à défendre la ruralité , une  manifestation culturelle : son titre le dit bien  » Ensemble pour l’avenir de notre culture « .

Le mouvement PAIS NÒSTRE présent à ce rassemblement avec des drapeaux occitans .

            Volèm viure, trabalhar e decidir al país !               PAIS NÒSTRE   Tel 06 72 55 04 36

  

Les jeunes occitanes
JP LAVAL Président DE PAIS NOSTRE u rendez-vous !!!