J’accuse

Je suis cette âme perdue

Qui erre au grès des exigences et des interdits

A choisir entre le vice et la vertue

Ils piétinent mes droits les plus absolus

Noircissent mes horizons infinis

Je suis cette femme qui vit

Comme un fardeau qu’on renie.

Je ne dois pas exhiber mes vertues

Ni donner un sens à mes attributs

Je suis cette fille non désirée

Qui par un clair de lune s’est vue enterrer

Qui ne dois pas éxiger la parité

Ni contester son testament en vérité

Je dois me taire, me complaire et me satisfaire

Je ne suis rien d’autre qu’une apparition dans un désert

Déguisée, cachée

A la voix muselée et étouffée

Accusée de tous les maux et tourments

La tyrannie me soumet aux puissants

Une femme qui vogue au gré du vent

À qui on exige et défend

Invisible aux gens

Fantôme de son vivant

Eve , toi la Dulcinée

Qui à nourri en son sein

Les langues de vipères empoisonnées

Les fomentateurs et les intrigants

Qui ne doit rien attendre de reluisant

J’accuse devant Dieu et les éléments

Je suis le soleil et l’orage

Ma sagesse découle de ma rage

Tel un oiseau mis en cage

Les plantes poussent à chacun de mes pas

Je suis femme, je suis moi

Je m’accroche à mon ombre

Même si on veut m’accabler des desseins les plus sombres

Zoubida Belkacem

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1Jean-Luc Davezac