Auteur/autrice : Claire DAUGE

LE 6ème ELEMENT !

Bastir Occitanie présente le 6ème groupe

« Alternative Alsacienne » rejoint la Fédération des Pays Unis

La Fédération des Pays Unis (FPU) est heureuse d’accueillir un nouvel adhérent en son sein.              Il s’agit d’Alternative Alsacienne – ‘ Linke Elsàss, mouvement politique régionaliste et autonomiste de gauche créé en 2016.

Alternative Alsacienne – ‘ Linke Elsàss porte un projet progressiste, social et écologiste résolument européen.

La Fédération des Pays Unis, lancée il y a un mois par cinq partis politiques enregistre donc sa première adhésion, confirmant sa dynamique et le très bon accueil reçu.  Une adhésion très rapide, juste un mois après la création, l’idée de ce partenariat séduit.

FPU regroupe désormais six partis politiques

Ils sont régionalistes et nationalistes dans une démarche fédéraliste. Elle présentera des candidats dans 150 circonscriptions lors des prochaines élections législatives.

D’autres groupes sont intéressés pour rejoindre la Fédération des Pays Unis.

  Un des créateurs de la Fédération: Jean-Luc DAVEZAC Président de Bastir Occitanie ajoute   « Des discussions sont en cours, toutes n’ont pas abouties. Les objectifs a atteindre ne sont pas simples, il faut éviter de se créer des problèmes de cohésion dès le départ. Ces groupes qui par force étaient spectateurs jusqu’à maintenant, désirent  être acteurs et la ligne à suivre doit être la même pour tous»

  LICENCE D’OCCITAN A L’UNIVERSITE PAUL VALERY DE MONTPELLIER

Envie de représenter votre région et votre patrimoine ? Ou bien de découvrir une culture riche et vivante ? Intégrez la licence LLCER Occitan !

Toutes les infos : https://swll.to/Occitan

La licence Langues, Littératures et Civilisations Étrangères et Régionales (LLCER) en Occitan est une formation complète qui vise à donner aux étudiants une bonne maîtrise théorique et pratique de la langue occitane et à apporter de solides connaissances dans les domaines de la littérature, de la civilisation et de l’histoire occitanes.

Elle a pour objectif de former des spécialistes de la langue et de la culture occitanes susceptibles de s’orienter vers les secteurs professionnels qui exigent la connaissance de l’occitan (métiers de l’enseignement, fonction publique territoriale, métiers de la culture et du tourisme, métiers de l’information…) et qui manquent de candidats compétents.

À partir de la deuxième année, les étudiants suivent aussi des enseignements de préprofessionnalisation : Métiers de l’enseignement, Français Langue Étrangère (FLE), etc.

Cette formation est ouverte à tous les étudiants, quel que soit leur cursus antérieur en occitan. Afin de perfectionner leurs connaissances de l’espace roman, les étudiants ont la possibilité de partir durant leur formation à l’étranger : Îles Baléares, Catalogne, Italie.

OC TELE LA TELEVISION 100 % EN OCCITAN !

OCTele

https://www.octele.com

ÒCtele, la television 100% en occitan ! Programas en dirècte cada dia entre 18ò30 e 22ò30 o en tornar veire, que n’i a per tots los gosts.

Films et documentaris – ÒCtele
Films e documentaris. Dinc au 26 de heurèr. (4) vidéos. Lo viatge …
Les conteurs
Vòstres comentaris · Las cadenas de television de LB Groupe …
Musica
(71) vidéos. Hestiv’ÒC 2021 – Joan Garriga – Ai on va l’à… 17/02 …
Dirècte 02h:29m:54s
18:30. Lo viatge sus la Lua. 01:17:52 · 19:47. Toponimia de las …

 

Consultation citoyenne/92,4 % favorables à la sortie de l’Alsace du Grand Est

A une large majorité de 92,4% (142 200 voix) les participants à la consultation citoyenne sur l’avenir de l’Alsace se sont prononcés en faveur de la sortie des deux départements alsaciens de la région Grand Est, a-t-on appris ce lundi 21 février lors d’une conférence de presse organisée à Colmar par la Collectivité européenne d’Alsace (CEA).

168 456 personnes ont participé à cette consultation en ligne, par courrier ou en déposant un bulletin en main propre, notamment au siège de la CEA à Strasbourg. Le vote avait été lancé le 20 décembre et clos le 15 février à minuit. Les votants devaient cocher la case oui ou non à la question « L’Alsace doit-elle sortir du Grand Est pour redevenir une région à part entière ? »    ( Info : site du journal l’Alsace )

Le virage vers l’agroforesterie du château Massamier La Mignarde en Minervois

Soucieux de laisser un terroir fécond et de maintenir la viticulture languedocienne face aux aléas du changement climatique, le Château Massamier La Mignarde , dirigé par Emmanuelle et Frantz Vènes , réinvente depuis des années sa manière de produire avec la mise en place de couverts végétaux permanents et la pratique de l’agroforesterie c’est-à-dire l’implantation ou le maintien d’arbres au sein des parcelles.

L’arbre est avant tout un lieu et un support de vie pour de multiples espèces animales : oiseaux, chauve-souris et insectes. Maintenir les bordures boisées autour des vignes, c’est entretenir un écosystème riche et autorégulé qui limite les parasites et ravageurs par la prédation naturelle.

Les avantages de la vitiforesterie

L’arbre est aussi un organisme vivant qui interagit avec son environnement dont les ceps de vigne qui sont des lianes. Par nos pratiques nous recréons ainsi l’environnement naturel de la vigne avec une diversité d’espèces d’arbres, chacune ayant ses particularités : un enracinement profond favorisant le captage de l’eau, stockage de carbone et donc entretien du cycle de l’azote, une sensibilité accrue à un pathogène et concentration des maladies, une répulsion de pathogène(s) spécifique(s), etc. Ainsi avec près d’une cinquantaine essences d’arbres différentes, le recours à l’agroforesterie dans nos vignes limite les attaques de ver de la grappe, d’oïdium ou du mildiou et nous permet de réduire à 2 applications cuivre-soufre maximum à l’année contre 10 à 15 en Agriculture Biologique traditionnelle.

Ensuite arbres et couverts végétaux nourrissent la fertilité du sol par leurs productions de matière organique (fruits, graines, tiges, etc.), contribuent à sa bonne aération via leurs systèmes racinaires, limitent les effets du gel et des coups de chaud par le maintien d’une humidité au niveau des bourgeons et l’effet paravent des haies arborées.

Enfin la structuration des parcelles contribue à la création et l’entretien de paysages riches, variés et originaux que vous pourrez découvrir en vous promenant le long de nos vignes.

Aller encore plus loin…

Convaincus de l’intérêt d’utiliser tous les aspects du terroir : savoir-faire humain hérité, sol et végétation, Frantz et Emmanuelle Vènes ont engagé depuis des années un virage dans leur exploitation qui ne concerne pas que les végétaux.

« Le sol est le support de la culture, il faut donc le préserver. » Mais comment ? En réduisant au maximum le passage d’outils et de tracteur afin de limiter le tassement. Ainsi les couverts sont simplement roulés en paillis et non pas retournés, tandis que la majorité des travaux viticoles et les vendanges sont réalisés manuellement du fait de la présence d’arbres. C’est la combinaison arbre-couvert végétal-sols non tassés qui nous permet de conserver des sols vivants.

Enfin la vigne n’est pas laissée pour compte, sa diversité est valorisée par la mise en avant de cépages oubliés tels que l’Aubun, le Trépat noir, l’Alicante, le Riveyrenc ou encore le Picpoul noir.

Une ligne directrice pour les années à venir

Afin d’entretenir les parcelles en agroforesterie, les arbres sont taillés en trogne c’est-à-dire étêtés. Cette technique a 2 avantages : la limitation de l’étalement du branchage aux dépens de la vigne, la stimulation du développement d’un nouveau système racinaire qui décompacte les sols.

Réimplanter des haies, entretenir celles qui existent déjà, tailler les arbres et maintenir l’habitat des espèces animales dans les troncs creux : c’est là le défi que se lance le domaine pour produire des vins qualitatifs et respectueux de l’environnement.

L’objectif est fixé : d’ici à 10 ans il y aura autant d’arbres que de pieds de vigne et plus aucun traitement dans le vignoble de Massamier La Mignarde.

Info d’OC / L’IRQUALIM – QUALIVORES D’OCCITANIE AU SALON DE L’AGRICULTURE DU 26 FEVRIER AU 6 MARS

L’édition 2022 du Salon de l’Agriculture marque des retrouvailles attendues par tous !

Du 26 février au 6 mars, ses 8 Pavillons invitent les visiteurs à (re)découvrir toutes les facettes de l’agriculture ainsi que les terroirs et produits de France métropolitaine, d’Outre-Mer et du monde.

Toujours mobilisé pour promouvoir l’Occitanie comme terre d’élevage, l’IRQUALIM sera présent dans le mythique hall 1 : stand 1C/50. Un stand de 90 m² dédié aux produits issus de l’élevage qui fera la part belle aux viandes et fromages d’Occitanie.

Spécificité Occitane, ce sont les élèves et les professeurs de la section hôtelière du Lycée Jean de Prades (Tarn-et-Garonne) qui auront la gestion de notre restaurant privatif. Une expérience grandeur nature pour cette aventure tout aussi humaine que pédagogique.

Vous êtes Qualivore d’Occitanie et vous souhaitez vous rendre au salon ? Contactez-nous !

qualivores@irqualim.fr

                                                                           Info d’OC / Joan-Pèire Laval

140.000 votants à la participation citoyenne pour l’Alsace

Ce mercredi 16 février marque le début du dépouillement de la consultation citoyenne sur la sortie de la Collectivité européenne d’Alsace du Grand Est. La barre des 140.000 participants a été franchie. Résultats définitifs lundi prochain.

Le dépouillement sur la consultation citoyenne pour la sortie de la Collectivité européenne d’Alsace du Grand Est a débuté ce mercredi 16 février 2022 à Strasbourg et à Colmar. 99 urnes étaient installées aux quatre coins de l’Alsace depuis le 20 décembre 2021.

Les organisateurs annoncent, dès ce premier jour de dépouillement, au moins 140.000 participations.

Chaque bulletin est contrôlé, puis enregistré par une huissière, chargée d’éliminer les doublons car les citoyens pouvaient voter sur papier et en ligne.

Pas de valeur juridique, mais politique

Frédéric Bierry, président de la Collectivité européenne d’Alsace se réjouit de l’écho de cette consultation populaire. Il sait que le résultat ne changera rien pour l’Alsace, sur le plan juridique. (Même si les deux millions d’Alsaciens avaient voté pour la sortie de l’Alsace du Grand Est, cela ne changerait rien.)

Ce qui compte pour lui c’est « la valeur politique très forte de cette mobilisation. Je pense qu’il faut que ce type de consultation se développe, pour que nos concitoyens retrouvent leur capacité d’influence sur l’action publique, pour retisser le lien démocratique et réoxygéner notre démocratie. » ( Info / France 3 Alsace)

Les régionalistes se structurent pour peser aux élections législatives

Cinq partis politiques s’unissent dans une «Fédération des Pays Unis» avec l’espoir de briguer quelques sièges à l’Assemblée nationale.

« Après la Révolution française, les jacobins ont participé à détruire des identités charnelles, des langues, des traditions. Nous pensons qu’il est l’heure, pour les girondins, de prendre leur revanche. » Cinq partis régionalistes – Bastir Occitanie, le Parti Breton, le Parti Lorrain, le Parti Nationaliste Basque (ENJ-PNB) et Prouvènço Nacioun (parti provencal) – ont officialisé leur alliance, samedi 15 janvier à Paris, à travers la création d’une Fédération des Pays Unis (FPU).

La FPU est appelée , dans les prochaines semaines, à devenir un parti politique à part entière reconnu par la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP). Alain Guarino, président de Prouvènço Nacioun et porte-parole de la FPU, en détaille l’origine. « Nous refusons d’être enfermés dans ce débat droite-gauche, franco-français. La politique est monopolisée par les grands partis, qui ont une puissance financière et des réseaux. Il est temps d’en sortir. » Avec une première échéance en vue : les élections législatives.

Programme commun et rejet du centralisme

Des candidats seront investis dans 100 à 150 circonscriptions sur le territoire, dont la majorité en Bretagne, où le Parti Breton sera représenté partout. « On sent que le potentiel est là », précise M athieu Guihard, son président. S’il n’est pas question de former des alliances au deuxième tour, la FPU peut nourrir quelques ambitions, en Lorraine notamment, où le Parti Lorrain a atteint « 15% des suffrages dans les cantons où nous nous sommes présentés lors des dernières départementales », indique Thomas Riboulet, son président.

Un programme commun est en cours d’élaboration, mais certaines propositions sont déjà connues, comme la co-officialisation des langues régionales aux côtés du français, la sauvegarde du patrimoine culturel, la refonte de la loi SRU – qui prévoit 25% de logements sociaux dans chaque commune d’ici 2025 – ou encore l’impossibilité de construire de nouvelles résidences secondaires pour les villes qui en comptent déjà 20%.

Le rejet du centralisme représente aussi une thématique majeure. « Il y a des avantages pour tout le monde d’avoir des régions autonomes, clame Alain Guarino. Avec plus de pouvoir, elles pourront lever l’impôt et le redistribuer directement au lieu de passer par Paris et l’État, qui en garde une part importante. Ce système est injuste. » Avoir une France fédérale, dans une Europe respectueuse des peuples et des régions : voilà l’objectif. Mais ne serait-ce pas déjà ce que prône une autre fédération, celle des Régions et Peuples Solidaires (RPS) ?

« À leur différence, nous ne voulons pas être étiquetés politiquement, explique Alain Guarino. Nous ne nous reconnaissons pas dans leur vision du régionalisme. » Jean-Luc Davezac, président de Bastir Occitanie, abonde. « Dans notre lutte, il ne faut oublier personne. RPS est encore trop réservée ». La FPU, elle, se veut ouverte, « loin de tout extrémisme et de toute violence », entretenant des contacts avec d’autres organisations politiques, de Catalogne – côté français -, Corse, Alsace ou de la Réunion, qui pourraient très vite la rejoindre.

.                                        .   Article LE FIGARO le 21 janvier 2022 .

« Pour une France décentralisée dans une Europe plus fédérale » par le professeur Maxime Maury


« Il y a eu pendant quinze ans chez les responsables politiques français une absence complète de compréhension des mécanismes économiques d’ajustement qui prévalent dans une Union monétaire. »

( Bruno Grandjean)

2022 sera l’année du redressement ou de la confirmation du déclin de la France. Il en sera de même pour le projet européen que le nouveau chancelier allemand veut relancer sous présidence française.

Ainsi celui-ci appelle-t-il de ses vœux :

« Une Convention constituante conduisant à un État fédéral européen à partir d’une démarche décentralisée fondée sur le principe de subsidiarité ».

Cette citation étonnante est extraite du projet de gouvernement de coalition SPD-libéraux-Verts qui a pris les commandes de l’Allemagne.

Ainsi l’année 2022 pourrait être une année triplement exceptionnelle dans l’histoire européenne :

  • Elle devrait voir l’arrêt progressif de la création monétaire débridée par la BCE qui se propose de diviser par plus de deux ses rachats de dettes publiques ( de 80 milliards par mois actuellement à 35 milliards par mois d’ici à la fin de l’année) ;
  • la refondation du Pacte de Stabilité qui en est la nécessaire contrepartie ; les déficits devront donc être réduits par deux parallèlement au repli des interventions de la BCE ;
  • l’émergence d’une Fédération européenne qui viendrait enfin compléter l’euro vingt ans après sa création.

Mais 2022 pourrait tout aussi bien devenir l’année de l’échec :

  • L’échec de la refondation du Pacte de stabilité européen et la poursuite d’une création monétaire inflationniste dilatant la bulle financière et immobilière ;
  • le refus du projet fédéral proposé par l’Allemagne et l’isolement irréversible de la France minée par la désindustrialisation, les déficits et le désordre ;
  • une nouvelle crise de l’euro en raison de la fragmentation entre le nord et le sud de la zone monétaire.

A mille lieux du débat électoral français, cette question essentielle surgira en mars avec la convocation par le président de la République des chefs d’État européens autour du dossier hypersensible de la refondation du Pacte de stabilité. Ses effets politiques sont imprévisibles et seront probablement tus dans le débat électoral car la question est trop « technique » et dérangeante pour une France addicte à la dépense publique.

Et puis parce que nous aspirons tous inconsciemment -droite-gauche, extrême droite-extrême gauche- à continuer à vivre à crédit ! Ce qui ne peut malheureusement que mal se terminer….

Cette chronique précise les enjeux fondamentaux de cette négociation européenne.

Pour la seconde fois depuis la fondation de l’euro, l’Allemagne propose à la France la création d’un État fédéral européen. La première proposition remonte au temps du président Mitterrand.

Il ne s’agirait en rien d’un « super-État » à la française, mais de la simple suppression de la règle de l’unanimité pour les sujets fondamentaux dont l’Union doit traiter. L’Allemagne conçoit le fédéralisme selon le principe de subsidiarité : ne confier à l’échelon supérieur que ce que l’échelon inférieur ne peut mieux faire.

D’où une profonde incompréhension avec la France, pays le plus centralisé du monde, sur le sens même du mot « fédéralisme ». Pour nous Français l’État vient d’en-haut, pour les Allemands il vient d’en-bas.

Cette proposition allemande rejoint celle présentée naguère par le président Giscard d’Estaing qui dans son petit livre « Europa » ( 2014) suggérait la création d’un directoire fédéral des Chefs d’État de la zone euro se fixant des objectifs de long terme pour harmoniser la fiscalité, les conditions d’établissement des entreprises, les règles sociales, et faire progresser collectivement une défense commune ainsi que les intérêts stratégiques continentaux.

Or en 1999, année de la création de l’euro, le prix Nobel d’économie a été attribué à Robert MUNDELL pour ses travaux sur les « zones monétaires optimales » datant de 1961. Ce n’est pas par hasard !

« Monnaie sans gouvernement », l’euro ne constitue toujours pas, 20 ans après sa création, une « zone monétaire optimale ».

Les divergences de niveaux de vie et d’endettement entre le nord et le sud de la zone euro se sont creusées dangereusement. L’Union bancaire n’est toujours pas achevée sur l’assurance commune des dépôts. Il n’y a pas de titres de dette ni d’épargne communs qui permettraient de drainer l’épargne du nord vers le sud pour compenser les écarts de développement.

Ni le début d’une véritable mutualisation des dettes souveraines. Le plan de 750 milliards, décidé en 2020, constitue le simple embryon d’une Union de transferts pourtant indispensable à la stabilité d’une zone de monnaie unique dans laquelle des compensations en capital doivent s’opérer régulièrement entre les différents pays.

Pour le dire autrement, la zone euro ne possède toujours pas le niveau d’intégration financière, la profondeur et la liquidité, ni la solidarité intergouvernementale pérenne correspondant aux nécessités de la monnaie unique. Elle en reste d’autant plus fragile.

Tout cela est parfaitement documenté par la théorie économique et par les faits, mais entrait jusqu’à présent en contradiction avec l’égoïsme allemand d’une part et avec la mauvaise gestion et l’inconscience française d’autre part.

D’une manière générale, les dirigeants européens sont restés longtemps aveugles sur les implications de la monnaie unique, préférant l’approche boutiquière à la vision de l’intérêt commun qui passe par la poursuite raisonnée de l’intégration européenne.

Avec un dialogue par nature difficile entre une « monarchie républicaine » hyper-centralisée et arrogante autant que déclassée et un grand pays fédéral décentralisé, prospère et d’éthique protestante fondée sur la responsabilité.

Voici qu’en 2022 l’heure de l’explication approche sur le projet européen !

Le Pacte de stabilité que la France n’a jamais respecté a éclaté avec la pandémie et la politique du « quoi qu’il en coûte ». On l’a remplacé provisoirement par la « planche à billets » mais l’inflation menace désormais. La BCE s’est engagée à diminuer son intervention à partir de mars et les pays du nord n’accepteront plus la fuite en avant monétaire qui ruine épargnants et retraités. Et repousse indéfiniment les échéances budgétaires.

Pour schématiser, si la BCE réduit, comme annoncé, son intervention par un facteur 2, serons-nous capables de réduire nos déficits par deux ? Les projections présentés par le gouvernement français repoussent cette échéance à ……. 2027 en termes de déficit /PIB !

Un gros effort d’innovation politique et macro-financière doit donc être entrepris à partir du mois prochain.

Il s’agira pour chaque pays de construire une trajectoire de dépense publique soutenable sous le contrôle mutuel de ses partenaires. De revenir progressivement à l’équilibre des finances publiques tout en sanctuarisant certaines dépenses d’investissement : transition énergétique, éducation, santé, défense.

C’est ce que proposent conjointement le président français et le chef du gouvernement italien dans une tribune commune publiée par le Financial Time. Ils proposent également de cantonner la dette covid, actuellement au bilan de la BCE, dans les comptes du Mécanisme Européen de Stabilité ( M.E.S). Peut-être pour l’annuler un jour …… L’Allemagne répondra favorablement si nous acceptons sa main tendue vers un minimum de fédéralisme européen. Pas de monnaie sans gouvernement !

Y sommes-nous prêts ? Le sujet sera-t-il débattu dans une campagne présidentielle d’une rare nullité ?

Pour la France, la contrepartie de cette entreprise salutaire passe par la réduction de ses dépenses courantes. Cela exige plus de décentralisation, une réorganisation complète et la débureaucratisation de notre État.

Ainsi les grandes régions formées en 2016 devraient se voir confier de nouvelles délégations : l’emploi, la formation, l’apprentissage, la gestion hospitalière pour coller davantage aux besoins du terrain et à l’efficience. Et un partage de la fiscalité avec l’État. Les études de l’OCDE montrent que nous souffrons d’un déficit d’efficacité de nos services publics de 15 % environ par rapport aux autres pays.

Nous aurons surtout besoin de relancer le travail, la réforme du chômage et des retraites (tout en indexant celles-ci). D’organiser à grande échelle l’intéressement et la participation des salariés. Comme la participation des collectivités territoriales à la gestion collective. Et de limiter les pouvoirs de la finance, ainsi que de réduire les inégalités de patrimoines revenues au niveau de 1910 selon le Conseil d’Analyse économique auprès du Premier ministre.

Transition énergétique, réduction de la dettes et des inégalités forment un triangle indissociable.

L’alternative sera entre réforme ou inflation. Entre justice sociale, réduction des inégalités, ou fuite en avant climatique. Les enjeux sont là mais largement déniés dans un débat public d’une grande indigence intellectuelle.

Entre une France plus décentralisée dans une Europe plus fédérale, ou l’éclatement de l’euro dont la contrepartie serait l’appauvrissement dramatique des pays du sud. Tout va se jouer en 2022-2023.

Aller de l’avant passe par cette rénovation du projet européen et par la réforme en France.

Qui osera le proclamer dans une campagne présidentielle qui s’annonce violente, populiste et très éloignée des vrais sujets ?

Professeur Maxime Maury , ancien directeur régional ( Occitanie ) de la Banque de France .