Parler d’identité bretonne : pourquoi est-ce si sensible ? 

Kévin Storme / Le Mensuel de Rennes le 29 novembre 2022 à 12h12

L’exposition Celtique ?, à Rennes, déchaîne les passions au sein du mouvement breton. Dans la région, le « sentiment breton » progresse. La sensibilité des questions liées à l’identité régionale aussi.

Celtique ? Dès son inauguration, en mars, le point d’interrogation accolé au titre de l’expo événement du musée de Bretagne, à Rennes, questionne Alan Stivell. Deux mois plus tard, le parrain de cette expo – dont l’objet est de s’interroger sur l’identité celtique de la Bretagne – lui retire son soutien. Dans la foulée du « barde », les critiques et les défections s’accumulent chez les chercheurs proches du mouvement breton (Emsav). En juin, Ronan Le Coadic, prof de langue et culture bretonne à Rennes 2, publie une longue tribune dans le « Club de Mediapart ».

Il y accuse le musée de Bretagne de « leurrer habilement le public en servant un dessein nationaliste français ». En août, c’est au tour d’Erwan Chartier-Le Floch de quitter le navire. Le rédacteur en chef du Poher, collaborateur au Télégramme et chercheur spécialisé en histoire de la Bretagne, réclame le retrait de sa contribution du catalogue de l’exposition. Début octobre, le Centre d’études des langues, territoires et identités culturelles (Celtic-BLM) de Rennes 2 ajoute sa voix au concert pour affirmer sa « solidarité avec les critiques scientifiques (…) à propos de l’exposition Celtique ? ».