La France dans une dérive grave

Par Mathieu Guihard

8 octobre 2025

Unique en Europe, la crise politique et institutionnelle majeure que connait aujourd’hui la France est le résultat d’une dérive grave commencée avec l’échec de la Régionalisation voulue par le président De Gaulle en 1969. Le jacobinisme centralisateur, cette maladie des élites françaises, a entrainé, au fil des ans, un émiettement des pouvoirs publics au profit d’une oligarchie parisienne qui détient aujourd’hui entre ses mains tous les pouvoirs : exécutif, législatif, judiciaire et médiatique. Ce système confiscatoire et inefficace n’existe dans aucune démocratie du monde. Au sommet de ce système pyramidal, le Président de la République a plus de pouvoirs que n’en avait Louis XIV au temps de la Monarchie Absolue. Les conseils départementaux et régionaux sont au mieux des entités falotes, au pire des instruments du pouvoir central. La réforme jacobine des Régions de 2015 n’a fait qu’accentuer la maladie française. Endettée, bloquée, rincée, la France est, une fois de plus dans son Histoire, au bord de l’écroulement et de la crise de régime.

Or, contrairement à ce qu’assène l’oligarchie politico-médiatique qui nous gouverne, les Français ne sont pas jacobins et ne veulent pas du centralisme. Une récente enquête d’opinion Ipsos commandée par R&PS révèle que la quasi-totalité des Français pensent que « L’Etat central est trop déconnecté des réalités locales ». Mieux : 71% des Français veulent que « la France devienne fédérale et que le pouvoir et les moyens des Régions soient considérablement renforcés. ». Un chiffre qui monte à 78% pour les Bretons. On constate donc que le gouffre n’a jamais été aussi béant entre ce que défendent les partis parisiens en place, et ce que veulent les citoyens. Le Parti Breton salue la lucidité des Bretons mais aussi des Français, qui ont bien compris que l’échelon régional est le bon pour avoir de vraies Provinces représentatives, protectrices et efficaces.

L’ancien ministre Jean-Louis Borloo l’a dit dans sa récente interview : « Tout le monde fait tout ! (…) Il faut débloquer la France. Une mission : un seul décideur. » Et de tracer la voie à suivre : « La République fédérale à la française, c’est-à-dire que les Régions, mais sur leur périmètre historique, l’Alsace, la Lorraine, la Provence, la Bretagne, etc gèrent tout ce que ne gère pas l’Etat. L’Etat gère l’avenir, la recherche, l’espace, le quantique, les mers et les océans, la justice, la sécurité et les relations internationales. » Les provinces s’occupent du quotidien : « les gens, le logement, la santé, l’école, les mineurs isolés, etc. (…) Mais il faut aller jusqu’au bout : c’est un Parlement de province qui fait la loi de la Province avec les décrets d’application de la Province. »

Jean-Louis Borloo parle d’or, et le Parti Breton,le parti autonomiste Provençal, le parti Lorrain, le parti nationaliste Basque et plusieurs mouvements regionalistes soutiennent cette réforme de notre organisation institutionnelle qui permettra de faire d’énormes économies de fonctionnement et d’être efficace dans l’action publique. C’est, en réalité, la seule voie qui permettra de sortir du bourbier politicien dans lequel nous sommes tombés malgré nous. Mais attention ! Il faudra des Régions cohérentes et non technocratiques à la sauce parisienne. La Bretagne autonome devra être complète, c’est-à-dire inclure la Loire-Altantique, et elle devra vraiment être autonome : avec

un vrai budget, un Parlement de Bretagne et un Gouvernement de Bretagne. A l’image de ce qui se fait déjà partout en Europe.

C’est la voie de la démocratie bretonne qui est au cœur du projet politique du Parti Breton pour une Collectivité Bretagne unique. Le peuple breton mérite enfin une Collectivité publique qui corresponde à sa réalité humaine et ses aspirations à la responsabilité, la protection, l’identité et la prospérité.