Ce prénom basque a mis 28 ans à être validé par l’état civil

PAR LAETITIA REBOULLEAU

PUBLIÉ LE 27/12/2023 À 08:18

Depuis sa naissance, une jeune femme porte officiellement un autre prénom que celui qui lui a été donné par ses parents. Heureusement, elle a finalement convaincu l’état civil de faire la modification, 28 ans après avoir été trop souvent appelée de la même façon.

about:blank

Un combat de longue date, finalement remporté. A sa naissance il y a 28 ans de cela, les parents de cette jeune femme ont voulu la baptiser Aña, un prénom basque avec le tilde, cet accent ondulé sur le N que l’on retrouve beaucoup dans la langue espagnole. A l’époque, l’état civil avait opté pour « Ana », qui ne se prononce pas de la même façon. Une vraie galère pour la jeune femme, qui se faisait donc appeler par deux prénoms différents.

Un changement de prénom longuement attendu

Interrogée par France Bleu, la jeune femme explique que son prénom de naissance avait été refusé par l’état civil en raison de l’accent, le tilde n’existant pas dans la langue française. Pendant toutes ces années, elle s’est faite appeler Ana, à regret : « Même si Ana c’est un prénom, ce n’est pas le mien, j’ai toujours eu l’impression qu’on m’appelait avec un prénom qui n’est pas le mien. Quand on faisait l’appel, je ne me reconnaissais pas, pour passer les examens, le bac… C’était au quotidien, les gens que je rencontrais, ‘ah Ania c’est russe ? Ah avec tilde donc c’est espagnol ?’. »

Vidéo du jour :

Aussi, cette modification obtenue auprès de l’état civil est un véritable soulagement. En septembre, elle contacte e procureur de Bayonne pour demander la mise en conformité de son patronyme. Une demande finalement acceptée par l’état civil, qui a beaucoup réjoui la jeune femme : « Tous mes papiers étaient au nom de Ana, c’est moi sans être tout à fait mon identité, je ne pensais pas qu’à 28 ans je pourrais récupérer mon tilde, et j’en suis très heureuse. »

Les prénoms basques, difficilement acceptés par la l’état civil

Ce n’est pas la première fois qu’un prénom basque est refusé par l’état civil. Début 2023, les prénoms du petit Artús se sont vus refuser l’accent aigu sur le U du prénom interdit à leur bébé, car celui-ci n’existe pas dans la langue française. Le Conseil Constitutionnel avait en effet censuré en 2021 la proposition de loi voulant autoriser ce signe diacritique considéré comme n’appartenant pas à la langue française.

Grâce aux petites victoires individuelles de personnes qui obtiennent leur changement de prénom, les choses pourraient toutefois bientôt changer, à force de jurisprudences.

Lire aussi