VIDEO. « On voit qu’on est bien plus nombreux à parler l’alsacien qu’on ne le pensait », notre langue régionale s’affiche partout

Publié le 13/11/2023 à 11h30

L’alsacien est tendance, l’alsacien se parle au travail, l’alsacien fait vendre. Des bureaux de la Collectivité européenne d’Alsace aux fast-food, en passant par les agences publicitaires, il a le vent en poupe. Et ça tombe bien, car cette semaine, France Télévisions s’intéresse de près aux langues régionales.

Il aura fallu du temps, mais doucement l’engagement se fait sentir… Sur les panneaux d’accueil, de chantiers, dans les cantines et même au fast-food, l’alsacien se lit un peu partout. Endlich (enfin) ! Si l’implication de l’institution en faveur du dialecte pourrait être encore plus importante, la volonté d’afficher notre langue régionale dans le domaine public est là. Et elle se voit. Quand vous arrivez à la CEA (Collectivité européenne d’Alsace), vous pouvez en divers endroits lire des phrases en alsacien, grâce à Julien Riehl, chargé de projets pour le service « bilinguisme », qui s’occupe des traductions. 

« Nous voulons exposer la langue partout. Par exemple, sur la route. Quand la CEA investit de l’argent, on place ce panneau  » sur lequel les travaux sont indiqués en français et en alsacien. « Et voici un autre exemple » nous dit-il en montrant un panneau indiquant des travaux de rénovation dans un lycée. « Il est important de faire entrer le dialecte dans l’établissement. »  

Persuadé que ces actions sont fructueuses, Julien Riehl veut encore développer l’affichage de l’alsacien. « Le but est qu’on parle davantage notre langue, qu’on la voie, qu’on l’entende. S’il est important de pratiquer la langue chez soi, on peut aussi la parler au travail.« 

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Et pour que chaque agent de la CEA puisse s’en rendre compte, les volontaires ont participé à l’enregistrement de vidéos en alsacien. « Je parle l’alsacien avec certains collègues quand on se croise dans le couloir. Là, on voit qu’on est bien plus nombreux à parler l’alsacien qu’on ne le pensait » constate Christophe Einhart, du service « sport ». « Depuis qu’on a ces vidéos, quand on va à la cantine à midi, on reconnaît ceux avec qui on se comprend en alsacien.« 

L’alsacien, outil marketing 

Aussi incroyable que cela puisse paraître, notre reportage nous a conduits dans un fast-food de Dorlisheim (Bas-Rhin). Un restaurant dans lequel l’alsacien s’affiche en grand sur le mur. Une idée que l’on doit à Gérard Lapostolle. Originaire de Paris, il vit ici depuis longtemps, dirige cinq fast-foods en franchise, et communique parfois en alsacien :  « Un clin d’œil pour donner un peu d’oxygène à une période lourde. »

Utiliser l’alsacien comme outil de marketing, c’est également ce que fait cette agence de communication haguenauvienne. Elle gère la publication numérique de plusieurs entreprises, et dissémine çà et là
des mots en alsacien. Pour Joëlle Schlick, responsable de l’agence de communication, il est vital de recourir au dialecte. « De nos jours, pour booster une campagne de promotion pour une pomme d’Alsace » par exemple, et augmenter sa visibilité, « le recours à l’alsacien est absolument indispensable.« 

Souvent jugé ringard, l’alsacien semble aujourd’hui revenir à la mode. Espérons que les élus s’en rendent définitivement compte et passent à la vitesse supérieure.