Alain Viau · ·
Bon-jour en touti, veici « Li Meissoun » de Frederi Mistral, la seguido…
Ha ! Tout-d’un cop, se la troumpeto sono,
Gamado e rauco ! E lou travaiadou
D’apereila jito lou siéucladou
Pèr aganta, pèr amoula lou sabre !
Au tuadou, se la guerro, en ourlant,
Bramo lis ome, e chaucho li cadabre ;
O, marrit sort ! lou roumaniéu-de-plan,
Lou triste juei, la grand civado fèro
Mestrejo alor au bèu mitan di terro.
Oh ! que de mau coungreia pèr li guerro !
Ah ! Tout d’un coup, le travailleur, au son
Enroué et rauque de la trompette,
Aussi loin qu’il le peut, le sarcloir jette
Pour attraper et aiguiser le sabre !
À la tuerie, quand les guerres, emmènent,
Les hommes, hurlant, foulent les cadavres ;
Oh, mauvais sort ! Le romarin des plaines,
La triste ivraie, la grande avoine fière,
Régents alors au beau mitan des terres.
Oh ! que de maux amassés par les guerres !
Les Moissons, Frédéric Mistral.