La police tue… et laisse tuer.
Le nombre d’homicides par la police a plus que doublé lors de la décennie 2020 par rapport à la précédente. Ceci, grâce à la loi sur le refus d’obtempérer qui permet de défourailler sans être inquiété. 22 morts en 2016, plus de 50 chaque année depuis 2021. Dès lors, je ne comprends même pas le début d’une polémique quand des parlementaires alertent sur le fait que « la police tue ». Évidemment qu’elle assure l’ordre, qu’elle protège, qu’elle se défend contre des assaillants, mais factuellement, elle tue de plus en plus.
Je pense à cela après avoir lu l’excellente enquête de Lorraine de Foucher, dans le Monde, sur le fémincide d’Inès Mecellem. Et c’est impossible de penser autre chose que « la police laisse tuer ». Les similitudes avec le cas de Chainez Daoud sont folles… Le même profil de l’ex jaloux, possessif, violent. Les femmes avaient porté plainte à de nombreuses reprises, le danger de mort imminent ne faisait aucun doute dans les deux cas. L’assassin de Daoud avait été incarcéré avant que les mesures de vigilance ne se relâchent, dans le cas d’Inès Mecellem, l’homme n’avait même pas été placé en garde à vue… C’est de la complicité active de meurtre plus que de la non assistance à personne en danger.
Je m’en voudrais de faire remarquer que ces deux femmes étaient racisées, mais quand même. Et d’ailleurs, tous nos ministres de l’intérieur qui se disent prêts à traquer tous les musulmans rigoristes avaient là une occasion en or, puisque les deux meurtriers étaient musulmans et motivaient leur violence vis à vis de leur ex compagne par une vision arriérée de la religion. Tout concourrait à ce qu’ils soient arrêtés, empêchés. Tout, sauf la volonté car en matière de violences mortelles faites aux femmes, la police n’est toujours pas missionnée pour agir vraiment. Au 16 septembre, 113 féminicides étaient à déplorer en France. V. Edin