Rendre visible l’invisible
La plupart des participants se connaissaient, de près ou de loin (lire par ailleurs), mais n’avaient jamais collaboré tous ensemble : « On a eu l’idée l’an dernier lors des Francofolies de La Rochelle, situe Patxi Garat. On était avec Anne, Francine (Massiani, chanteuse corse) et d’autres. On se disait que ce serait pas mal de monter un projet multilangues régionales, ça n’avait jamais été fait. On réfléchissait aussi à ce qu’il y ait une unité au niveau de la musique. Il n’y a qu’un seul groupe qui joue et accompagne tout le monde. »
L’ambition n’est pas qu’artistique. Elle est aussi politique. « Kcanta est né du constat d’une invisibilité des langues régionales à la radio et dans les médias nationaux. On souffre de Parisianisme. Quand on voit que l’album ‘Mezu Mezu’ de Patrick Fiori fait 300 000 ventes et qu’il n’est pas sur la playlist de France Bleu, il y a un problème », cingle Anne Etchegoyen. Sur les ondes, les quotas obligatoires de chansons françaises englobent celles en langues régionales, qui s’y retrouvent noyées. « On voudrait la création d’un sous-quota pour les langues régionales », exhorte la native de Saint-Palais, qui demande également l’avènement d’un prix spécial dédié aux musiques en langues régionales, décerné par la Sacem.ffre de Parisianisme. Quand on voit que l’album ‘Mezu Mezu’ de Patrick Fiori fait 300 000 ventes et qu’il n’est pas sur la