Ayant presque terminé mon ouvrage sur la population de Cajarc (46) au XIVe siècle, j’en profite pour revenir sur un individu singulier dont j’ai pu retracer le parcours : Guilhem Obrier.
Ce marchand dynamique fut présent au conseil consulaire (municipalité) de la ville pendant au moins 56 ans, de 1340 à 1396 !
Sans rentrer dans les détails, cet homme était visiblement exceptionnel à tous les niveaux :
-Totalement ruiné par la peste Noire de 1348, il reconstruisit patiemment sa fortune jusqu’à devenir l’un des hommes les plus riches de sa ville (et sans doute au-delà) après 1380.
-Bien qu’étant un édile bien installé à la municipalité et âgé d’environ 60 ou 65 ans, il montait encore ses tours de garde comme simple veilleur en 1378.
-Dans le cadre de ses fonctions municipales, il se déplaçait encore un peu partout pour des négociations diverses à plus de 70 ou 75 ans alors que la région était infestée de compagnies anglaises.
A la même époque, il fut même une nouvelle fois élu consul (cad principal magistrat de la ville); pour ce que l’on sait, c’était la 5e fois !
-Il était encore très actif dans ses affaires commerciales à plus de 80 ans.
Il présente la spécificité d’avoir été un spécialiste des questions fiscales au consulat, sans doute grâce à sa connaissance des questions économiques liées à son métier.
C’est en s’intéressant ainsi à des parcours individuels que l’on peut percevoir les grands événements historiques à l’échelle d’une vie d’homme. C’est assez passionnant et les archives de Cajarc permettent de suivre ainsi plusieurs dizaines de femmes et d’hommes.
J’arrive au bout, l’ouvrage sortira au printemps.