Des membres du mouvement occitan Païs nostre, présidé par le Narbonnais Jean-Pierre Laval, étaient présents samedi 11 février à la grande manifestation « culturelle » de Montpellier, pour la défense de la bouvine. Laquelle a largement débordé sur une « défense de la ruralité » au caractère très protéiforme.
Plusieurs centaines de gardians sur des chevaux camarguais, un président national des chasseurs, des figures régionales du parti communiste, du Rassemblement national ou de La France Insoumise, des défenseurs de la corrida… Il y avait toutes les couleurs mélangées, samedi 11 février, dans la manifestation de Montpellier intitulée « Ensemble pour l’avenir de notre culture » ; notamment les drapeaux rouge et or des mouvements occitans, dont Païs Nostre, présidé par le Narbonnais Jean-Pierre Laval.
La manifestation était organisée par l’Union des jeunes de Provence Languedoc, en réaction à une tribune d’écologistes et animalistes publiée début janvier dans le journal Le Monde. Celle-ci demandait à « réformer la pratique de la bouvine » : une « activité tauromachique sans mise à mort« , mais qui « provoque mutilation et souffrance animale« . À Montpellier, le contre-feu a réuni au moins 13 000 personnes.
Bouvine, corrida et approches identitaires
« Nous, on était là pour la défense de la bouvine« , explique Jean-Pierre Laval. « C’est une pratique qui existe depuis le 18e siècle et qu’on retrouve aujourd’hui sous les termes de course camarguaise ou de course landaise. La corrida, elle, qu’on appelait au départ « corrida de muerte », est arrivée chez nous à la fin du 19e, via les immigrés espagnols. » Le président de Païs nostre souligne que la préparation de la manifestation de Montpellier, centrée au départ sur cette défense de la bouvine, a vu la montée en puissance d’une approche plus conservatrice et identitaire. Au point de faire dire samedi à des cercles locaux bouvins de Camargue « qu’ils ne s’y retrouvaient plus« …
Sur le seul sujet de la corrida, le président de Païs nostre reconnaît que, « le débat, même s’il n’est pas majeur, est ouvert dans notre mouvement. D’autant plus que nous sommes très proches de la Catalogne côté espagnol, dont le Parlement a voté l’interdiction de la corrida« . En résumé : « On est pour la bouvine ; pour la corrida, ça se discute« .Franck Turlan L’Indépendant ( 16 février 2023 )