Cette année j’ai vécu une rentrée extraordinaire : les nouveaux élèves de sixième me parlaient en provençal dès le premier jour car j’étais intervenue dans dix classes de CM2 l’année dernière. Les élèves de 5ème qui s’inscrivaient étaient plus nombreux, au point qu’on était obligé de faire deux groupes-classes de 5ème qui apprennent l’occitan-langue d’oc en option. Les élèves me demandaient s’ils pourraient eux aussi faire des sketches en langue régionale dans les différentes écoles du bassin de recrutement. La responsable du micro-collège me demandait de reconduire les cours de « langue régionale »pour les élèves de 3ème en voie de rescolarisation. Certains élèves de troisième « option provençal » qui sont inscrits depuis quatre ans maintenant me demandaient comment poursuivre la langue régionale au lycée général ou au lycée professionnel.
L’inspecteur du premier degré me contactait dès le 2 septembre pour savoir si je pouvais continuer d’intervenir sur 3 classes de CM2 du centre d’enseignement continu de langue régionale toute l’année pour permettre que cet enseignement soit réellement continu, les enseignants ayant modifié (et ça, ça coûte) leur emploi du temps ainsi que les niveaux pris en charge pour permettre une continuité de la maternelle à la classe de troisième. La ville d’Aix m’écrivait pour me demander si je pouvais aussi intervenir sur deux écoles volontaires d’Aix-en-Provence. Les projets pédagogiques de liaison cycle trois étaient montés et envoyés au rectorat depuis le mois de juillet, les emplois du temps fixés sur papier. Et puis rien. Cette année j’ai vécu une rentrée extraordinaire : les nouveaux élèves de sixième me parlaient en provençal dès le premier jour car j’étais intervenue dans dix classes de CM2 l’année dernière. Les élèves de 5ème qui s’inscrivaient étaient plus nombreux, au point qu’on était obligé de faire deux groupes-classes de 5ème qui apprennent l’occitan-langue d’oc en option. Les élèves me demandaient s’ils pourraient eux aussi faire des sketches en langue régionale dans les différentes écoles du bassin de recrutement. La responsable du micro-collège me demandait de reconduire les cours de « langue régionale »pour les élèves de 3ème en voie de rescolarisation. Certains élèves de troisième « option provençal » qui sont inscrits depuis quatre ans maintenant me demandaient comment poursuivre la langue régionale au lycée général ou au lycée professionnel. L’inspecteur du premier degré me contactait dès le 2 septembre pour savoir si je pouvais continuer d’intervenir sur 3 classes de CM2 du centre d’enseignement continu de langue régionale toute l’année pour permettre que cet enseignement soit réellement continu, les enseignants ayant modifié (et ça, ça coûte) leur emploi du temps ainsi que les niveaux pris en charge pour permettre une continuité de la maternelle à la classe de troisième. La ville d’Aix m’écrivait pour me demander si je pouvais aussi intervenir sur deux écoles volontaires d’Aix-en-Provence.
Les projets pédagogiques de liaison cycle trois étaient montés et envoyés au rectorat depuis le mois de juillet, les emplois du temps fixés sur papier. Et puis rien. Le silence radio du rectorat. Pas d’autorisation d’intervenir en élémentaire cette année. Et une injonction à devenir professeure de français, en place des cours d’occitan-langue d’oc. Pour devenir professeure d’occitan-langue d’oc, j’ai repris ma formation à plus de quarante ans, tout en travaillant à plein temps, en élevant mes enfants, en me couchant tard mais surtout en me levant très tôt pour préparer mes cours, corriger et étudier, envoyer mes devoirs et travaux, en consacrant tous mes congés à me former à l’occitan-langue d’oc puis à son enseignement, depuis la première année de licence jusqu’au master en passant par les épreuves du capes puis celles de l’agrégation, tout en menant des projets pédagogiques avec les élèves, tout en essayant de faire « rayonner » l’occitan-langue d’oc dans mon établissement, dans les établissements autour, dans le milieu associatif.
Mercredi dernier, juste avant des congés de Noël consacrés à écrire mes mémoires de M2 de recherche en occitan-langue d’oc, et à préparer l’agrégation Langues de France option occitan, je reçois de la part du Recteur, signée par la Directrice de la DRH, une mise en demeure d’accepter une nomination comme professeure de lettres modernes avec menaces de retrait sur salaire et sanctions administratives.
Fini l’enseignement de la « langue régionale » dans le cycle 3 du premier degré, finie la continuité des apprentissages en langue régionale » dans un contexte où les municipalités s’engagent enfin pour programmer un apprentissage des langues régionales conformément à la loi Paul Molac qui est entrée en décembre 2021 dans le Code de l’Éducation, dans un contexte où les collègues des écoles, les élèves, les familles témoignent de leur satisfaction, mais dans un contexte où le rectorat refuse d’y mettre les moyens humains alors qu’il existe bien des enseignants formés, diplômés et volontaires. Je pleure.
Tant d’énergie engagée pour tout arrêter.
Je passe des congés de Noël bien tristes. Quelque chose chez moi vient de se briser. Pas d’autorisation d’intervenir en élémentaire cette année. Et une injonction à devenir professeure de français, en place des cours d’occitan-langue d’oc.
